Dopage aux JO: quatre cas et non des moindres

Coup dur pour le monde du cheval, qui galope à l’envers depuis le 8 octobre 2004 en fin de journée, après l’annonce de quatre cas de dopage, et non des moindres, lors des JO 2004. Sur les quarante chevaux testés à Athènes (soit 20% des participants), quatre ont été déclarés " positifs ", suite aux analyses faites à Paris. Et si un cas concerne l´Autrichien Harald Riedl, 58e du complet, les trois autres concernent des cavaliers de grande renommée.

La Fédération Equestre Internationale (FEI) attend en principe le résultat de l’échantillon B, de " l’analyse confirmatoire ", pour annoncer les résultats et divulguer l’identité des cavaliers concernés. Mais l’affaire faisant beaucoup de bruit, et de vagues, la FEI a publié hier un communiqué –sans noms- et les trois Fédérations concernées, l’Irlande, l’Allemagne et l´Autriche, ont ensuite dit de qui il s’agissait.

Il est vrai que les chaînes de télévision irlandaises s’étaient emparées de l’affaire, Cian O’Connor, le jeune " héros " de la finale individuelle de saut, étant devenu une "star" là-bas. Cian O´Connor s’est dit atterré: "Je suis dévasté par cette nouvelle. Je demande une contre-expertise". Son vétérinaire aurait reconnu avoir donné un sédatif à Waterford Crystal, mais un mois avant les JO...

Les Allemands, qui ont dores et déjà annulé le " bal olympique " prévu le 16 octobre, ont donné la parole à leurs cavaliers. La malheureuse Bettina Hoy, qui avait déjà dû rendre ses deux médailles d’or, sera cette fois peut-être disqualifiée. Elle affirme que le vétérinaire qui avait donné du Benadryl à " Ringwood Cockatoo ", pour une irritation de la peau, en avait informé un vétérinaire de la FEI.

A l’inverse, Ludger Beerbaum, qui pourrait perdre son or par équipe (et faire ainsi redescendre les trois autres Allemands à la 3e place), reproche clairement au vétérinaire d’équipe, Björn Nolting, de ne pas avoir averti un vétérinaire officiel. " On en serait pas là, car on nous aurait probablement autorisé à donner une crème contre les irritations à mon cheval (ndlr : un anti-inflammatoire, avec de la cortisone) ". " Goldfever " avait un paturon un peu rouge, irrité.

Les cavaliers demanderont-ils une seconde analyse ou se défendront-ils de cette manière-là ? Quoiqu’il en soit, on ne devrait pas connaître les verdicts finaux avant la fin de l’année. Et un recours au TAS est toujours possible. Pour l’Allemagne, c’est en tout cas une série noire, commencée avec l’affaire de Meredith Michaels Beerbaum à Milan (tranquillisant) et encore compliquée par les tests positifs effectués sur les montures des champions du monde en titre de voltige individuel, Kai Vorberg, et d’attelage à 4, Michael Freund. Zuviel !

La FEI, seule responsable des contrôles des chevaux aux JO (le CIO et l’AMA s’occupent des cavaliers) fait des efforts soutenus pour combattre le dopage. Certains lui reprochent toutefois sa " tolérance zéro ". Hormis des vermifuges et quelques antibiotiques, rien n’est autorisé, même à un seuil très bas. Et, avec les techniques de détection actuelles, on décèle tout. Même un médicament ou un tranquillisant donné un mois plus tôt. " La FEI punit la présence d’un médicament, pas son effet sur les résultats ", résume le Dr vét. Charles Trolliet, par ailleurs vice-président de la Fédération Suisse des Sports Equestres (FSSE). " Avec les techniques de détection, si l’on met un sucre à Villeneuve, on en trouvera encore une trace à Genève et le Lac Léman ne sera pas sucré pour autant. Toute la difficulté est là… ". Comment savoir si un tranquillisant a été donné lors d’un vol en avion mouvementé, quinze jours plus tôt, ou la veille du parcours, dans la volonté de " tricher ". En clair, il est dur de savoir si ces cavaliers méritent ou non de rendre leurs médailles…

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