Jeux Mondiaux au Kentucky: les Hollandais, rois du dressage comme à Windsor, devancent à nouveau les Britanniques et les Allemands, malgré la disqualification de Parzival. Marcela Krinke Susmelj épatante 13e, Elisabeth Eversfield Koch 40e mais pas déçue.

Durant près de quarante ans, ce fut chaque fois l'Allemagne devant en dressur, mais depuis l'an dernier, c'est les Pays-Bas qui sont tout en haut! Et avec un crack de la trempe de Totilas (photo), encore époustouflant ce mardi sous la selle d'Edward Gal (84,043%), les Néerlandais peuvent rêver d'un grand chelem ici à Lexington. "Je ne veux pas y penser, tout repartira de zéro et je ne fais aucune spéculation", a insisté Edward Gal.
 On ne voit pourtant guère que Laura Bechtolsheimer, la Britannique (d'origine francfortoise) époustouflante avec Mistral Hojris (82,511) pour barrer la route à Gal dans le GP Spécial mercredi soir (à suivre dès 21h35 sur Eurosport ou sur Equidia, bien sûr) et peut-être Ravel et l'Américain Steffen Peters, les héros de la Coupe du monde 2009 à Las Vegas, pour les chatouiller dans la RLM.
En revanche, l'autre grande favorite de ces Mondiaux, Adelinde Cornelissen, championne d'Europe individuelle dans le GP Spécial (imposé) à Windsor (avec un score record), est out. Adelinde a pu recevoir une des quatre médailles d'or ce mardi sur le podium par équipe (il y avait eu à ce sujet un grand doute et le délégué technique de la FEI n'était pas au clair lors de la conférence de presse de la mi-journée), mais elle n'est pas revenue en conférence de presse avec ses petits camarades le soir. "Elle est très triste et nos sentiments sont bien mitigés aussi", a avoué Edward Gal, qui a aussi parlé d'un début de séjour difficile. Allusion à la chute de Nadine, la jument de son compagnon Hans-Peter Minderhoud, qui avait méchamment glissé, sans trop de mal heureusement. A deux, avec Gal et Imke Schellekens-Bartels (épatante aussi avec Sunrise Hunter Douglas), les Hollandais n'auraient évidemment rien pu faire...
Adelinde Cornelissen est donc bien disqualifiée de l'épreuve et surtout de la suite des événements. Son bon Parzival Jerich a en effet été sonné par le président du jury, le Britannique Stephen Clarke, au premier quart de la reprise (après l'arrêt devant les juges, suivi du reculer). L'alezan saignait un peu de la bouche (morsure à l'avant de la langue), son écume était rose, et les juges ont donc estimé que le bien-être du cheval s'en ressentait.
"Le bien-être du cheval passe avant tout", a expliqué le Délégué technique de la FEI. Personne, pas même Adelinde Cornelissen, n'a pu contester ce point-là du règlement, mais la Hollandaise se dit que "lorsque la blessure est mineure, et elle l'est, on devrait redonner une seconde chance".
Malgré ce coup du sort, les Pays-Bas, à trois, ont nettement devancé la Grande-Bretagne, assez homogène et tirée en avant par Laura B. et Mistral Hojris. Le même quatuor avec Fiona Bigwood en moins était déjà sur la seconde marche l'été dernier à Windsor: belle confirmation!
Quant à l'ex-grande Allemagne, elle a tremblé jusqu'au bout pour sauver le minimum, le bronze, comme à Windsor. Isabell Werth a fait montre de toute sa classe mais Warum Nicht FRH (75,404%) n'a pas les allures ni la beauté de ses rivaux et son piaffer est bien maigre pour espérer une médaille individuelle. L'Allemagne a au moins eu le mérite de lancer deux nouveaux, deux jeunes, dans la bataille, Christoph Koschel, honorable avec Donnperignon, et Anabel Balkenhol, franchement décevante avec Dablino.
Malgré une très bonne reprise (il était le dernier des 66 concurrents en lice et la tension était à son comble), Steffen Peters (78,596%) n'a pu hisser des Américains en pleine reconstruction sur le podium (il a manqué 2,5 pts, ce n'est pas rien), mais il a pris rendez-vous pour ces prochains jours.
La Suisse ne faisait hélas pas partie des quatorze équipes en lice ici, elle n'aligne que deux individuelles. Marcela Krinke-Susmelj a déroulé une bonne reprise avec "Corinth" et elle a eu le mérite d'essayer. Son galop allongé était audacieux, elle l'a un peu payé ensuite dans les appuyers et la première pirouette au galop, mais a bien réussi l'ensemble. Et elle laissa éclater sa joie en découvrant son score: 70,340%. Elle s'est aisément qualifiée pour le Spécial (13e, avec 30 qualifiés) et peut même rêver de la RLM (Kür). Quant à Elisabeth Eversfield-Koch, qui passait à la fin, elle n'a pass pu sortir de vrais piaffers de son bon "The Lion King B". Des et des 5, bien frustrant quand le reste est plutôt à 7 et qu'avec 67,5% on pouvait se qualifier pour le GP Spécial (on ira jusqu'au 32e). Avec 66,340%, Elisabeth Eversfield-Koch est 40e (sur 66), mais elle a relevé plus qu'un défi sportif, elle a ainsi poursuivi l'oeuvre de sa mère, Claire Koch, décédée peu après les Mondiaux '82 de Lausanne (argent par équipe). Nous y reviendrons.
Ce mercredi, place au GP Spécial, avec une lutte pour le podium très ouverte, même si Totilas semble quasiment intouchable...
Alban Poudret

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