Jeux Mondiaux au Kentucky: une troisième couronne pour Edward Gal et Totilas. Et le même trio dans la RLM que dans le Spécial: à quoi bon deux jeux de médailles? Superbe 11e place de Marcela Krinke Susmelj et Corinth. En complet, place au cross!

Soirée magique ce vendredi à Lexington, avec un stade plein (25'000 spectateurs, moins 100 sièges vides), un ciel étoilé et un plateau de rêve: des stars partout, y compris dans nos yeux. On a pourtant quitté les tribunes avec un brin de frustration. Non pas que Edward Gal (photo) et "Totilas" ne méritent pas leur troisième couronne - jamais une paire n'avait réussi ce triplé, il est vrai possible depuis Aix '06 seulement! -, même si leur reprise, entachée de quelques erreurs, notamment à la fin du premier trot allonger où le sublime fils de Gribaldi, très nerveux, partit à la faute, ne méritaient sans doute pas le score royal de 91,8. Non pas que Laura Bechtolsheimer, 2e avec Mistral Hojris, ou Steffen Peters, 3e avec Ravel, aient déçu. Seulement voilà, c'était un remake parfait au niveau du bilan, alors que l'on n'avait pas vu le même film.
A quoi bon deux jeux de médailles individuelles, si les juges notent une RLM comme un programme imposé, sans tenir suffisamment compte de l'aspect artistique, de la chorégraphie (on utilise encore peu tout l'espace), de l'originalité. Ne devrait-on pas avoir deux jeux de juges aussi, avec des gens plus sensibles au côté artistique, si on entend vraiment garder deux jeux de médailles individuelles? Le débat semble vraiment relancé.
Imke Schellekens-Bartels a ainsi déroulé une reprise toute de finesse et d'harmonie avec Sunrise Hunter Douglas, parfaitement synchrone avec la musique, et qui plus est sans faute, et , à voir ses larmes, la Néerlandaise espérait plus que ses 82, 1% et sa 4e place. Et nous avec elle. Idem pour l'Espagnol Juan Manuel Munoz Diaz, qui a fait chavirer le public avec son spectaculaire PRE gris Fuego XII. A l'applaudimètre, Fuego XII aurait même été 1er devant Totilas. L'applaudimètre, ce n'est qu'un aspect des choses, évidemment, mais le public a réagi très fort en découvrant les notes de l'Espagnol. Se pose en tout cas la question de la légitimité de ce double podium.
Isabell Werth, 6e avec Warum Nicht FRH, a également sorti une belle reprise après sa déconfiture dans le Spécial, tout comme la Danoise Nathalie zu Sayn-Wittgenstein, 7e avec Digby, la Canadienne Ashley Holzer, 8e, ou le très fin Australien Brett Parbery, 9e. Le niveau des onze meilleurs couples était très élevé. 75,30% pour Marcela Krinke Susmelj, 11e avec Corinth, c'est magnifique. La Suissesse a sorti le grand jeu. "J'étais si heureuse de monter devant cette foule, je voulais montrer que le dressage, c'est d'abord du plaisir et Corinth a été superbe, il est dans une forme éblouissante". Un programme dense, difficile avec des double-pirouettes (rajoutées récemment), des changements à 1 temps sur la volte, des enchaînements délicats, et fort bien réussi, avec de bonnes transitions: chapeau bas!
Et comme Moorlands Totilas (qui devrait bientôt nous préparer un poulain avec Brentina, la jument de Debbie McDonald, lauréate de la Coupe du monde 2003), fait l'histoire, on ne va pas jouer les rabat-joie: oui ce fut une grande soirée pour le dressage et son essor aux Etats-Unis, oui on a vu de très belles choses, reste un zeste de frustration (dit avec l'accent anglais, of course).

Complet: Michael Jung 1er, Karin Donckers et Gazelle de la Brasserie CH 4es avant le cross
Ce samedi, c'est le grand jour du cross, repoussé d'une heure, - à 10h04 le premier départ -, pour éviter un soleil trop rasant. A suivre sur Eurosport (de 17h00 à 21h45), sur Equidia (d'abord sur le web, puis en soirée à la TV), sur FEI-TV et un peu sur les chaînes allemandes. Michael Jung a déroulé une reprise de rêve sur La Biosthétique Sam (33,0), il devance ainsi le surprenant et épatant italien Stefano Brecciarolli, 2e au dressage avec l'élégant bai Apollo vd W. (35,50), l'Allemande Simone Deitermann, leader après le premier jour, et la Belge Karin Donckers, plaisante 4e avec la jument des Pellaux Gazelle de la Brasserie CH, plus fringante que jamais à 16 ans. Karin Donckers s'était cassé un bras il y a moins d'un mois, mais elle se réjouit de monter ce beau cross, très gros et sélectif, mais splendide.
Alban Poudret


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