Saut indiv. des Mondiaux: Lennon crée la surprise

Suite à l´élimination prématurée du tenant du titre, Rodrigo Pessoa (26e), du No 1 mondial, Ludger Beerbaum (22e) ou de Markus Fuchs (25e), le dernier espoir suisse, la finale tournante des Jeux Equestres Mondiaux 2002 de Jerez opposait quatre outsiders plus ou moins redoutés. Et on pensait que le Français Eric Navet, champion du monde en 1990, ou éventuellement l´Américain Peter Wylde, qui fut un temps basé en Suisse, chez les Etter, et a monté des types de chevaux très différents dans sa carrière, l´emporterait. Or, c´est une nouvelle surprise qui est arrivée, avec le triomphe de l´Irlandais Dermott Lennon, très à l´aise avec tous les chevaux. Sa seule erreur, il l´a commis lors de son ultime parcours, dans le triple, avec la petite Mynta (157 cm). Lenon a ainsi devancé Navet, 2e, Wylde, 3e, et la malchanceuse petite Suédoise Helena Lundbaeck, 4e. Dermott Lennon, un champion " nature " Nettement plus à l’aise avec les chevaux, même avec ses trois " montures d’un (grand) jour ", qu’avec un micro, Dermott Lennon est un champion du monde très nature. A l’image de son pays, auquel il offre son premier titre mondial. Là où Eddie Macken, le génie maudit, avait échoué d’un souffle, à deux reprises, en 1974 et ’78, Dermott Lennon a réussi du premier coup. Pour un coup d’essai… Il y a trois ans, personne ne connaissait ce Lennon-là hors d’Irlande, où il montait surtout de jeunes chevaux . Sans Liscalgot, pas de Dermott. Et sans Dermott, une Liscalgot ? Ils ont tout vécu et partagé ensemble et sont indissociables. C’est l’un des plus jolis paradoxes de cette " tournante ", qui a généralement un peu trop tendance à mettre les chevaux à côté du podium… Cette fois impossible de penser à Lennon sans penser à sa jument, comme d’ailleurs à Helena Lundbaeck sans Mynta. A quatre ans, ils étaient ensemble et ces deux jujus-là n’avaient jamais eu quelqu’un d’autre sur leur dos. Jusqu’à ce fameux dimanche 22 septembre 2002… La remarque vaut du reste aussi pour Dollar du Mûrier Hauts-de-Seine. Liscalgot avait trois-ans-et demi lorsqu’elle fit la connaissance de Dermott, alors âgé de 25 ans. Les Harvey, ses propriétaires, et le cavalier étaient déjà convaincu de ses extraordinaires qualités. Liscalgot avait de qui tenir. Son père, Touchdown, avait donné des cracks en saut et en complet. Lui-même n’était-il pas le fils de l’illustrissime Galoubet A ? Une à une, Liscalgot et Dermott franchirent les étapes, les marches, qui les séparaient du sommet. A Athènes, en octobre ’99, première Coupe des Nations, premier double sans-faute et première victoire ! Leur ascension correspond alors à la renaissance de l’équipe d’Irlande. Victoires à Hickstead, Rotterdam ou Calgary, mais, faute d´argent, pas de J. O. ! L’année suivante, ce sera le triomphe de l’équipe aux Européens d’Arnhem et, en 2002, le sacre de Dermott… Liscalgot et Dermott seront les principaux artisans de la victoire irlandaise à Arnhem. En signant des tours de rêve et un sans-faute décisif dans la dernière manche. Les succès collectifs continuent : Lummen et re-Hickstead avant les Européens, re-Calgary après (et avec un double clear à la clé) ! Et les succès individuels (GP de Modène, chez Pavarotti, Classic de Dublin, GP de Stockholm) commencent à venir. Le nouveau s’affirme ! C’est alors que les offres pour Liscalgot se mettent à pleuvoir. Et les Harvey n’y sont pas insensibles… La situation devient critique et l’Irlande se mobilise. Sans Liscalgot, point de salut ! Trois hommes d’affaires nord-irlandais, amis de Dermott et de sa famille, sortiront l’argent nécessaire, fin février. La semaine suivante, à Dortmund, Dermott les remerciera en remportant deux épreuves dont le GP Coupe du monde. Il est à noter que ces trois mécènes étaient présents à Jerez. La famille Lennon vit aussi en Irlande du Nord, à Banbridge (County Down), Cathel, son cadet d’un an, le suit souvent en concours et il était là à Jerez. Comme groom, en alternance avec Sandra Kielholz, la petite amie suisse de Dermott. Le dimanche, lors de la tournante, Sandra était ainsi sur la piste, auprès de Liscalgot, pour vivre en " live " le rêve de son homme. Sobre et modeste, Dermott le sera jusqu’au bout. Si John Whitaker est son modèle, ce n’est pas seulement comme cavalier, c’est sans doute aussi comme homme. " J’ai l’habitude de m’assoire sur des chevaux différents, ce n’était pas trop compliqué pour moi. Ma jument a certes été la plus simple à monter pour moi, mais j’ai beaucoup aimé Dollar du Mûrier et Fein-Cera, qui était un peu tendue lors des trois minutes, mais qui est très sensible et formidable. Mynta est plus simple que je ne le pensais, très chouette. Deux petites phrases à la conférence de Presse et s’en ira fêter en petit comité. Alban Poudret

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