CSI-A de Zurich: Calvaro tire sa révérence

Il était incomparable, sur les barres, dans les airs, surtout. Calvaro V fut sans conteste LE cheval de saut des années ´90 et ce jusqu´en 2000, puisqu´ à Sydney, il contribua puissamment à la médaille d´argent de l´équipe de Suisse, par un double sans-faute, quatre ans après avoir conquis l´Olympe tout seul, à Atlanta. Calvaro V était un seigneur, un champion au charisme inouï, capable d´électriser, de magnétiser les foules comme nul autre. Et, à 17 ans, il reste un seigneur, le regard altier, noble et doux à la fois, mais l´oeil un peu moins lumineux que naguère. Vrai que le corps, soigneusement enveloppé dans une couverture à Zurich, lors de ses quatre jours d´adieux, a beaucoup souffert. Des opérations, un ménisque douloureux, des coliques, des rechutes, beaucoup pour un seul cheval fut-il géant. Mais de la force, de caractère mais aussi physique, il n´en a jamais manqué et il survécut à ces épreuves. Sans plus pouvoir resauter, en revanche, depuis ce mois d´avril 2001, où il avait encore brillé à Göteborg et assisté, en direct, au triomphe de Tinka´s Boy en finale de Coupe du monde. Demain, il rejoindra, à jamais, ses écuries et ses prés de Neuendorf (SO), Willi Melliger et Hans Löiebherr, son propriétaire, ayant décidé de lui laisser vivre sa retraite sur ses terres, et non pas à La Baumetta, à Riaz, comme prévu un temps. A Zurich, Calvaro V a eu droit à des hommages à répétition. Et à beaucoup de carresses, les organisateurs ayant souvent laissé le public l´approcher. Il a aussi eu droit à un livre, richement illustré et écrit par notre confrère Martin Born. Dimanche, Hans Liebherr lui a dit merci, au micro, mais pas Willi Melliger, ni Martin Walther, visiblement trop émus. Martina Hingis avait aussi passablement de trémolos dans la voix, lorsqu´elle a dit: "Grâce à Willi, j´ai pu monter "Calvaro" une fois, chez lui, et même sauter. C´est un de mes plus beaux souvenirs". Un bel hommage et un dernier "au-revoir" au géant blanc, en même temps que les 11´500 spectateurs du Hallenstadion. On en a alors vu beaucoup sortir un mouchoir de leur poche. Tout petit aux côtés de son compagnon, au milieu de la haie d´honneur des écuyers de la Reine Elisabeth 2, Willi Melliger semblait aussi très ému. Une page se tourne.

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