Grand Prix de Rome : une première pour Jur Vrieling et pour les Pays-Bas !
Jamais un cavalier néerlandais n’avait remporté le GP de Rome, Jur Vrieling l’a fait avec VDL Glasgow, en jouant la prudence. Alberto Zorzi, 2e, et Lorenzo de Luca, 3e, prouvent que l’Italie n’avait vraiment rien volé vendredi. Aucun Suisse classé, Pius Schwizer 13e.
Un décor de rêve, comme toujours ici depuis 1926, une chaleur estivale, caniculaire même (32° et peu de vent), et du beau sport ce dimanche à Rome, pour le 85e Grand Prix de Rome. Le parcours d’Uliano Vezzani (13 obstacles, 16 efforts) était bien dosé, assez gros, avec des verticaux très secs, mais il y manquait une rivière. On sait que le talentueux chef de piste transalpin n’aime pas trop l’eau, mais de là à supprimer toute rivière d’une épreuve aussi prestigieuse et traditionnelle, il y avait un pas, qu’il osa franchir. 380 cm de large à la rigueur, mais rien ?
48 chevaux au départ, 12 qualifiés donc pour le tour des vainqueurs (25%, les classés), dix sans-faute et les deux autres pénalisés d’un point de temps pour du temps dépassé. Sur les quatre cavaliers suisses en lice, aucun rescapé. Un barre à l’entrée du double et un excellent chrono, ce ne fut juste pas suffisant pour repêcher Pius Schwizer et un Balou Rubin R de plus en plus convaincant, 13es. Deux barres en fin de parcours (verticaux nos 10 et 12) pour Steve Guerdat et Hannah, trois barres pour Werner Muff et Pollendr, apparemment fatigué en fin de parcours (la chaleur ?) et pour Jane Richard Philips et Calinesse de Guldenboom.
L’audace mal récompensée…
Il y avait encore de vrais efforts dans le tour des vainqueurs (9 efforts) et tant la chaleur que la fatigue ont aussi pu jouer leur rôle. Du coup, beaucoup se sont fait piéger ici ou là, notamment sur l’avant-dernier, un oxer, ou l’ultime vertical, en jouant le chrono. Ce fut le cas d’Alberto Zorzi, qui semblait parti pour la gloire avec sa chaude et véloce Fair Light vt Heike. Idem pour Lorenzo de Luca avec Ensor de Litrange. Il n’empêche qu’en se classant 2e et 3e, les Transalpins ont confirmé leur suprématie de vendredi dans la Coupe.
L’Irlandais de l’Ain (et de Genève) Mark McAuley, 4e, est encore passé très près avec Miebello, le bon gris de sa compagne suédo-française Charlotte Mordasini. 2e du GP de Bourg-en-Bresse, 1er jeudi de la grosse, 4e là : quelle régularité ! L’Espagnol Eduardo Alvarez Aznar, 5e avec le SF Rokfeller de Pléville Bois Margot, aurait aussi gagné sans sa barre sur l’avant-dernier, fatal à trois des cinq premiers.
Vrieling assure avec sérieux
Ce dimanche, il ne fallait donc pas être trop audacieux, trop gourmand, et c’est le plus prudent, le si discret Jur Vrieling, qui a triomphé. Montant l’étalon BWP VDL Glasgow vh Merelsnest, Vrieling a fait ce qu’il fallait. Et même un peu plus deux foulées avant le double, quand son étalon de 11 ans se bloqua ; il sut mettre la jambe et la conviction qu’il fallait pour passer la combinaison tant bien que mal.
L’équipier modèle obtient une belle consécration individuelle. Vrieling (48 ans en juillet prochain) n’avait jamais gagné de GP avec ce Glasgow, propriété de son employeur le Haras VDL, mais de bonnes épreuves (à Amsterdam encore cet hiver). Et jamais un GP aussi prestigieux. En 90 ans et 84 éditions, aucun Néerlandais n’avait du reste soulevé la louve romain, il aura fallu attendre le 85e CSIO di Roma.
Alban Poudret