Anthony Bourquard et Fontainebleau Manciais dans la Coupe des Nations de Gorla Minore. © sassofotografie.it Anthony Bourquard et Fontainebleau Manciais dans la Coupe des Nations de Gorla Minore. © sassofotografie.it

Anthony Bourquard, heureux après une excellente série printanière

Jeune papa comblé depuis que sa femme Chérine a mis au monde leur petite Chloé en février dernier, Anthony Bourquard a en plus trouvé en la personne d’Esther Steiger la mécène idéale. Le Jurassien, basé à Diepoldsau dans le canton de Saint-Gall depuis deux ans, a un piquet de neuf chevaux et a brillamment représenté la Suisse lors des Coupes des Nations de Gorla Minore (4+0) et de Mannheim (0+0), où les Helvètes étaient 2es chaque fois.

Anthony, revenons d’abord sur Gorla Minore et Mannheim. Comment avez-vous vécu ces deux 2e rangs avec Fontainebleau Manciais ?
Ça représente beaucoup de monter pour mon pays. J’avais eu de mauvaises expériences l’année passée, alors il était important pour moi de pouvoir monter en deuxième division. Fontainebleau est un super cheval qui correspond vraiment à ce type d’épreuve. Il est constant et saute à chaque fois encore mieux dans la deuxième manche ; ça m’a redonné confiance pour ce schéma de compétition. Il est atypique : quand on le voit dans le box, il est petit et paresseux. Mais dès que je monte dessus, il se transforme, se grandit quand il y a du monde et se bat pour moi. C’est le meilleur sentiment qu’un cheval puisse nous donner.

Vous montez huit autres chevaux, dont Everest d’Ellipse que vous avez sellé à Bourg-en-Bresse...
Oui, pour l’instant, c’est Fontainebleau qui a fait les Coupes des Nations, mais d’autres vont arriver, dont Everest. Il est un peu plus sensible, mais il a beaucoup de qualités et je crois beaucoup en lui. Il a eu une année d’interruption à la suite d’une opération de colique et on lui a laissé le temps de s’en remettre. Il y a aussi Festival Semilly qui va certainement sauter de grosses épreuves. Ecuador de la Cense avait eu de petites blessures mais il revient en forme, et c’est bien qu’il ne soit plus le n°1 de l’écurie parce qu’il se mettait beaucoup de pression. White Gate revient aussi au plus haut niveau. J’ai aussi des chevaux de vitesse, Flanagan Semilly et Fifty Fifty de la Cense. Ça me permet de jouer les épreuves et gagner une pièce sans penser au GP. Pour la première fois, j’ai une écurie complète, c’est un luxe. J’en profite !

Comment a débuté votre collaboration avec Esther Steiger ?
Ça a commencé quand j’ai arrêté chez Steve Guerdat, il y a deux ans et demi. C’est une dame passionnée de chevaux et qui aime le sport, mais elle n’avait jamais trouvé de cavalier qui correspondait au niveau qu’elle voulait. Elle m’a approché, j’ai beaucoup aimé les chevaux qu’elle avait déjà, dont Everest. J’ai carte blanche pour le sport pendant qu’elle s’occupe de la maison, des employés et des détails. Je n’ai pas de pression. Elle ne me pousse pas à monter des épreuves si j’estime que les chevaux ne sont pas prêts. Everest par exemple aurait pu sauter plus haut il y a un moment déjà, mais on a préféré attendre. Elle fait ça d’abord pour ses chevaux.

L’arrivée d’un bébé dans votre vie a-t-elle modifié votre plan de carrière ? 
J’appréhendais un peu ce changement, mais j’ai la chance d’avoir une femme exceptionnelle qui s’occupe vraiment bien de notre petite Chloé. Quand je suis au concours, je n’ai pas de souci à me faire. J’ai l’impression que c’est une force en plus. On fait les choses pour sa famille, pas seulement pour soi. Bien sûr qu’il y a des nuits plus courtes, quoiqu’on a plutôt de la chance pour l’instant. Chérine travaille toujours chez Steve, mais on est flexibles. Elles m’accompagnent donc souvent au concours.

Après avoir été entraîné par votre papa Roger, puis par Steve Guerdat, vous volez de vos propres ailes. Quel bilan en tirez-vous deux ans plus tard ?
Il y a plus de responsabilités et j’apprends encore de mes erreurs, mais avec une si bonne base, je ne me suis jamais senti perdu. Comme Steve me l’a appris, je vais au plus simple et je traite mes chevaux avant tout comme des animaux, qui ont besoin d’être dehors et de bouger. Je peux toujours l’appeler si j’ai un problème ou un doute et je vais régulièrement chez lui avec les chevaux. J’ai aussi beaucoup appris avec Gérard Marragou, un cavalier français basé chez Steve. Désormais, j’ai la chance d’avoir Thomas Balsiger qui m’aide au concours. Avec mon papa, depuis qu’il ne m’entraîne plus, on a un vrai lien père-fils et on s’entend super bien. Je peux aussi compter sur mon groom tchèque Peter et sur Sophie, une cavalière maison autrichienne en qui j’ai une totale confiance. Leonie Seitz monte aussi un peu mes chevaux. Je suis très bien entouré.

Quels sont vos prochains objectifs ?
Pour la première fois, j’ai la chance de pouvoir me concentrer uniquement sur le sport donc j’en profite. J’essaye de créer un lien avec tous mes chevaux et on verra où ça nous mène. Monter pour la Suisse est une priorité et on rêve tous d’un championnat.

Propos recueillis par Lena Vulliamy

 

Cet article a été publié en p. 17 du Cavalier Romand de juin. Toute reproduction des textes et photos, même partielle, est interdite sans l’autorisation de l’éditeur.

 


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