Les trois médaillées du championnat de Suisse de complet R : Cyrielle Rebetez en or, Esther Andres en argent et Kuki Schaerer en bronze. © photoprod.ch
Cyrielle Rebetez : « C’est beaucoup d’émotion »
Cet automne, le Centre national de Berne (CENB/NPZ) organisait des épreuves de complet, dont le championnat de Suisse R qui se dispute sur un B3. Deux Romandes ont grimpé sur le podium lors de cette échéance. Aux rênes de Chat Botté du Perchet CH, Cyrielle Rebetez a remporté le titre national avec 29,78 pts tandis que Kuki Schaerer, souvent médaillée dans ce championnat, s’est parée de bronze avec un autre indigène de 7 ans, Sir Baboom CH (31,2). Les deux membres du Complet Romand ont terminé avec leurs points du dressage.
Cyrielle, votre sentiment sur ce titre ?
C’est beaucoup d’émotion car c’est la première fois que je gagne un championnat de Suisse, en plus à la maison, là où je travaille. Ça me fait très plaisir et cela concrétise tout le travail effectué. C’est une belle manière de terminer la saison.
Parlez-nous de votre monture Chat Botté du Perchet CH (par Candinas).
Chat Botté a été acheté par l’armée à deux ans et demi. Il a été débourré chez nous, à Berne, et j’ai commencé à le monter à ses 5 ans. Je l’ai formé de A à Z, ce titre est donc une belle satisfaction. Il a aussi fait un peu d’international jusqu’en 1*.
D’où vous vient la passion du cheval ?
Je viens de Moutier, où mon grand-papa avait le manège les Rouges-Champs. Cela fait désormais 10 ans que je travaille au CENB en tant qu’écuyère et que j’ai débuté le concours complet. Je fais partie du Complet Romand, j’ai toujours aimé cette société. Je suis une passionnée de cette discipline ! J’aime le dressage et l’adrénaline du cross. Et tout faire avec le même cheval, c'est fantastique. Je travaille beaucoup en dressage car c’est là que l’on peut aller chercher les points et je fais de temps en temps un petit concours hippique.
Comment s’organise votre quotidien ?
Je monte environ 7 chevaux par jour, dont des jeunes, et je m’occupe aussi de former les apprentis et de donner des leçons. Mon travail et les concours se concilient bien car nous ne faisons généralement qu’un cross par mois.
Quid de votre deuxième monture de tête Emoji du Perchet CH ?
Je monte Emoji depuis ses 4 ans et nous avons fait des concours jusqu’en 3*. Avec lui, on ne sait jamais ce qu’il va se passer, il est fantastique, mais très sensible. Il est différent de Chat Botté, qui est plus jeune, mais posé dans la tête. Tous deux ont beaucoup de sang et je les aime beaucoup.
Quels sont vos objectifs avec eux ?
On va continuer d’évoluer avec Chat Botté et viser les 2*. Le but est d'aller le plus loin possible, mais de le faire au sentiment. Emoji a atteint sa limite en 3*. On va en choisir soigneusement quelques-uns l’an prochain. Il a un énorme cœur et a beaucoup donné. Je n’ai donc pas envie de forcer, on le respecte beaucoup et je ne veux pas lui demander des choses trop difficiles pour lui.
Tous deux sont issus de l’élevage du Perchet, de Pierre Saunier à Damvant, comment cela se fait-il ?
Le CENB travaille avec cet élevage depuis très longtemps, avant tout pour les chevaux des recrues de l’armée. Ce sont de bons chevaux, gentils et dociles. On va regarder dans les pâturages et on nous propose un ou deux poulains par année. C’est un très bon élevage et j’ai la chance d’en avoir deux pour moi, pour le sport.
Avec qui vous entraînez-vous ?
Avec Karin Rutschi pour le saut, Birgit Wientzek Pläge en dressage et avec Stefan Rufus pour le cross. Je travaille aussi avec Peter Hasenböhler de temps en temps. Sinon, mes parents sont toujours là pour me soutenir en concours, c’est très important. Et je tiens aussi à remercier le CENB ainsi que l’armée car ce sont eux qui fournissent les chevaux.
Propos receuillis par Elisa Oltra
Cet article est paru en p.21 du numéro de novembre. Toute reproduction des textes et photos, même partielle, est interdite sans l’autorisation de l’éditeur.
