Ian Allison and Eric Lamaze (Photo: Rolex Grand Slam/Ashley Neuhof) Ian Allison (à g.), le vice-président de Spruce Meadows avec le champion olympique Eric Lamaze (Photo: Rolex Grand Slam/Ashley Neuhof)

Ça devait être Spruce Meadows ce week-end ...

Ces jours-ci aurait dû se tenir les Spruce Meadows Masters, étape du Rolex Grand Slam of Showjumping. Ce sera pour 2021... Pour patienter jusqu'à l'année prochaine, découvrez ces deux interviews.

Dans les coulisses des Spruce Meadows 'Masters' at Home avec Ian Allison, Vice-président Senior (Sport & Media)

  • Que contient le programme des Spruce Meadows ‘Masters’ at Home, à visionner depuis chez soi cette année ?
  • Nous avons arpenté les archives pour dénicher des grands moments des Masters, des concours dans leur intégralité, des documentaires et des interviews. La plupart de ces enregistrements portent sur notre sport, mais nous avons également redécouvert certaines traditions comme les fleurs importées de Hollande, le « British Day » et autres caractéristiques des Masters. 
     
  • Comment avez-vous décidé quels éléments inclure ? 
  • L’équipe de Spruce Meadows a uni ses efforts pour réfléchir à ses moments favoris. Nous avons également pris en compte les retours des fans de Spruce Meadows, qui nous ont communiqué ce qu’ils souhaitaient voir. Suite au succès des épisodes Spruce Meadows National et North American at Home, nous voulions célébrer notre 45e anniversaire, et c’était l’occasion.
     
  • Le programme est-il fait pour un auditoire international ? 
  • Les Masters ont toujours eu un auditoire mondial, et celui-ci ne déroge pas à la règle. Vous verrez des gagnants des quatre coins du monde. Il n’y aura pas que des Canadiens, mais tous les champions et équipes qui ont fait l’histoire du concours. Spruce Meadows a une portée planétaire. Des compétiteurs de plus de 60 pays sont venus y participer, et la BMO Nations’ Cup a toujours vu concourir les meilleures équipes au monde en provenance d’Europe ou d’Amérique du Sud comme du Nord. 
       
  • Qu’est-ce qui différencie les Spruce Meadows ‘Masters’ at Home d’autres événements virtuels ? 
  • Nous avons eu la chance d’avoir vu plusieurs événements avoir lieu en 2020, comme le XEROX Young Rider Award et Name the Foal, présentés par TELUS. Nous diffuserons des extraits avec les gagnants 2020 pour ces deux prix, qui seront dévoilés pendant les Spruce Meadows ‘Masters’ at Home 2020. Spruce Meadows, c’est aussi tout un ensemble d’archives avec des concours dans leur intégralité, mais aussi des documentaires passionnants et des profils de cavaliers connus qui vous font réaliser l’ampleur de l’événement. 
     
  • Comment l’équipe s’est-elle adaptée à la situation après l’arrivée du Covid-19 ? 
  • L’année a certainement été inhabituelle. Nous avons eu le privilège de pouvoir fêter notre histoire et de travailler avec tous nos partenaires pour nous tourner ensemble vers l’avenir et un retour ultime à la normalité. Nous avons pu célébrer notre passé et planifier pour l’avenir, tout en utilisant les avancées technologiques pour rester connectés.
     
  • Cette expérience vous a-t-elle incité à modifier le format des événements proposés à partir de l’an prochain ?  
  • À Spruce Meadows, nous sommes toujours prêts à innover et à nous améliorer. Nous sommes certains que la période que nous traversons actuellement mènera à des changements, non seulement pour nous mais pour toutes les organisations sportives. 
     
  • Vous avez organisé les Spruce Meadows Summer Series sous version numérique. Quelle a été la réaction du public ? 
  • Nous avons eu beaucoup de retours positifs des fans ayant assisté à nos programmes National, North American et Canada Day at Home. Nombre d’entre eux avaient des suggestions sur les compétitions et le type de contenu qu’ils aimeraient voir lors des Masters. Nous avons donc pris tout cela en compte lors de la préparation des Masters at Home, et nous avons même mis en place un système de vote permettant aux fans de choisir quelques événements eux-mêmes. Nos archives regorgent de moments mémorables et de compétiteurs et organisateurs ayant marqué l’histoire. 
     
  • Quels cavaliers ont travaillé avec vous ou participeront à l’événement ? 
  • Nous avons axé la réflexion sur le contenu historique des Spruce Meadows ‘Masters’ at Home. Nous avons choisi des moments historiques que tout le monde aura du plaisir à regarder et nous avons laissé les fans choisir leurs moments préférés. Par chance, en préparation de notre 45e anniversaire et avant la crise sanitaire, nous avions parlé avec de nombreux acteurs passés et actuels du monde du saut d’obstacles.   
     
  • Quelles leçons avez-vous tiré de cette expérience ?  
  • Il faut apprendre à s’adapter et à surmonter les difficultés. La santé et la sécurité de notre personnel et de nos fans, compétiteurs, organisateurs et sponsors sont primordiales à nos yeux. Nous tirerons de nombreuses leçons de l’époque actuelle, et des innovations incroyables en ressortiront.
     
  • Vous possédez également une équipe de football. Mêlez-vous les deux mondes ?  
  • Spruce Meadows et Cavalry FC sont deux marques respectées et reconnues pour les mêmes raisons. Et nous sommes en mesure de mêler ces deux mondes dans nos communications, pour attirer de nouveaux spectateurs vers ces deux sports.
     
  • Quel aspect de la préparation des Spruce Meadows ‘Masters’ at Home avez-vous le plus apprécié ?  
  • Plonger dans les archives et nos souvenirs en compagnie de collègues plus jeunes que moi et revivre ensemble ces nombreux moments mémorables. À travers ce processus, la prochaine génération de dirigeants apprend également à comprendre et apprécier le passé. 
     
  • Qui selon vous sera en lice pour le Rolex Grand Slam of Show Jumping 2021 ? 
  • Difficile à dire... N’importe quel cavalier dans le top 50 mondial aura sa chance. Steve Guerdat convoite sans aucun doute la victoire. Et il ne faut jamais sous-estimer Scott Brash, qui produit sans cesse des chevaux de qualité.
     
  • Si le CSIO Spruce Meadows ‘Masters’ avait eu lieu cette année, qui selon vous aurait remporté le CP ‘International’, présenté par Rolex ? 
  • Steve Guerdat aurait certainement été en lice. Les Jeux de Tokyo se seraient terminé il y a un moment déjà, lui laissant le temps de se reposer. Et il a le talent, la détermination et les chevaux qu’il faut.

Parole d'éleveurs avec Judy Ann Melchior, éleveuse à Zangersheide et cavalière internationale

  • Quel est votre premier souvenir lié aux chevaux ? 
  • J’étais au CHIO d’Aix-la-Chapelle avec mon père, je devais avoir sept ou huit ans... et je trouvais que tout était immense et impressionnant !
     
  • Quel est votre plus grand moment de fierté professionnelle jusqu’ici ?
  • J’en ai deux : ma médaille de bronze aux FEI World Equestrian Games™, et ma participation à la FEI Nations Cup™ d’Aix-la-Chapelle, où l’atmosphère était véritablement électrique.
     
  • Comment vous-êtes vous intéressée à l’élevage de chevaux ?
  • J’ai grandi là-dedans. Ma famille faisait déjà de l’élevage, et mon père a fondé son propre stud-book. L’élevage a donc toujours pris une place très importante dans ma vie, depuis un très jeune âge et jusqu’à aujourd’hui. Je m’y suis d’autant plus intéressée de près lorsque ma jument de compétition est entrée dans notre programme d’élevage. Je l’ai croisée avec mes anciens chevaux de compétition, et leurs poulains sont devenus nos montures actuelles.
     
  • Pourriez-vous nous expliquer brièvement comment se passe l’élevage de chevaux de saut d’obstacles de haut niveau ? Par où commencer, comment décider d’un croisement, etc. ? 
  • Il faut prendre deux choses en considération. Il y a évidemment la lignée et le pedigree, mais aussi la connaissance des forces et des faiblesses de la jument et de l’étalon en question. En sachant quelles qualités a la jument, et ce qu’on pourrait potentiellement améliorer par un croisement, il est plus facile de sélectionner le bon étalon. Il faut aussi connaître la lignée du cheval, et poser des questions, par exemple sur les croisements qui ont bien marché par le passé. C’est un vrai puzzle, et on n’est jamais sûr d’avoir toutes les bonnes pièces ! La passion et l’instinct jouent un rôle primordial.
     
  • Vous est-il déjà arrivé de voir un croisement produire un résultat inattendu ?
  • Oui, dans les deux sens. Avec certains croisements, on se dit qu’on va produire un cheval exceptionnel, et il finit par être quelconque. Et d’autres fois, le résultat est extraordinaire alors qu’on ne s’y attend pas du tout. Mais il faut aussi se rappeler que les chevaux évoluent à leur propre rythme. Certains poulains qui n’ont l’air de rien au départ font preuve de performances incroyables plus tard dans leur carrière.
     
  • Le couple cavalier-cheval est souvent crucial, est-ce un élément qui rentre en compte lorsque vous vendez un cheval à quelqu’un ?
  • Évidemment, c’est là que se joue la réussite du cheval par la suite. Si la relation cheval-cavalier n’est pas harmonieuse, l’animal n’atteindra jamais son plein potentiel.
     
  • Pouvez-vous nous donner un aperçu rapide de votre programme d’élevage ? 
  • Bien sûr. Nous avons avant tout les juments : les nouvelles et celles qui ont déjà pouliné pour nous. On étudie toujours les poulains produits dans le cadre du programme pour voir comment ils ont évolué et si le croisement a fonctionné comme prévu. Ensuite, on ajuste en fonction pour les poulains à venir. Si un croisement entre une jument et un étalon a bien marché, on essaie de les croiser de nouveau. Si ce n’est pas possible, on cherchera un étalon aux caractéristiques proches du précédent, en regardant le type et les lignées. Si un croisement a échoué, on essaie d’en tirer les conclusions qui s’imposent. Et s’il s’agit d’une nouvelle jument, ou d’une jument récemment retraitée, qui n’a jamais pouliné, nous examinons ses traits en détail pour analyser ses qualités et définir la contribution souhaitable de l’étalon. C’est par là que tout commence.
     
  • Combien de temps le poulain reste-t-il chez vous avant d’être débourré ou de rejoindre ses propriétaires ? 
  • Les juments et les poulains restent ensemble cinq à six mois. Après cette période, le poulain est assez indépendant et sevré de sa mère. Les poulains sont alors rassemblés en groupes de sept ou huit. Par beau temps, ils restent au pré ou au paddock. Dans le cas contraire, ils ont accès à l’écurie et au paddock, et sont souvent libres d’aller et venir entre les deux. Autour de trois ans, ils commencent le saut en liberté. Les juments de trois ans poulinent parfois une fois avant de commencer la compétition, et les étalons sont préparés à l’approbation. La plupart des étalons sont débourrés avant quatre ans, les juments un peu plus tard.
     
  • Combien assurez-vous de poulinages par an ?
  • Environ 25 poulains naissent chez nous chaque année.
     
  • Quelle est votre principal objectif professionnel en tant qu’éleveuse ?
  • De produire des chevaux de compétition de haut niveau, pour nous mais aussi pour d’autres cavaliers. C’est un sentiment incroyable de monter  au plus haut niveau un cheval qu’on a vu naître. Certains de nos chevaux ont eu beaucoup de succès, et Christian [Ahlmann] a parmi ses meilleurs montures beaucoup de chevaux de notre élevage.
     
  • De quels chevaux en particulier êtes-vous la plus fière ? 
  • As Cold as Ice Z est l’une de mes montures favorites : elle m’a aidé à réaliser beaucoup de mes rêves, et elle est née ici-même. Ensuite, on a Take a Chance on Me Z, qui était le premier à avoir été élevé ici à partir d’un de mes ancien chevaux de compétition. Il a fini par concourir au niveau Grand Prix, et j’étais ultra fière de savoir que j’avais élevé et entraîné un cheval aussi extraordinaire. On avait gagné en Grand Prix avec sa mère et son père, et quand on a fait de même avec leur poulain, on était remplis de joie.
     
  • Au-delà de l’élevage, quelles sont vos rêves et ambitions en tant que cavalière de saut d’obstacles ?
  • Cela fait 18 mois que je n’ai pas fait de compétition, car j’ai eu un deuxième enfant et j’avais beaucoup à faire. Avec l’élevage, les enchères et tout ça, ça faisait trop. Je ne suis pas retraitée pour autant ! J’adore monter, mais actuellement je n’ai pas le temps de concourir. Le saut d’obstacles demande beaucoup de temps, et avec ma famille et l’élevage de chevaux, je n’arrive pas à trouver le temps. Mais on verra ce que nous réserve l’avenir ! En dehors des compétitions, j’ai aussi d’autres ambitions. J’adore participer aux enchères. Nous avons organisé l’une des premières enchères en ligne il y a sept ans. C’est maintenant monnaie courante, et c’est devenu un aspect important de nos activités.
     
  • Quel est votre compétition préférée parmi les quatre Majeurs du Rolex Grand Slam of Show Jumping ?
  • Aix-la-Chapelle, sans hésiter. Nous sommes à 30 minutes à peine, c’est donc comme si c’était chez moi, encore plus que pour certains Allemands. Lorsque le stade est plein, l’atmosphère est incroyable.
     
  • Qui vous a le plus inspirée dans votre carrière ?  
  • Mon père, bien sûr.
     
  • Quel est le meilleur conseil que vous ayez jamais reçu ? 
  • Bonne question... J’ai reçu beaucoup de conseils au fil des ans. Mais une citation en particulier m’accompagne toujours : « Celui qui tombe et se relève est plus fort que celui qui n’est jamais tombé ». Quoi que je fasse dans la vie, ce dicton ne manque jamais de me rassurer.

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