Dopage: les deux cavaliers saoudiens suspendus pour les JO

Khaled Al Eid et Abdullah Al Sharbatly sont out pour huit mois: adieu Londres! A moins que le Tribunal arbitral du sport ne réduise la peine….

Le verdict du Tribunal de la Fédération équestre internationale (FEI) est tombé ce mercredi 23 mai: Khaled A. Al Eid et Abdullah W. Al Sharbatly (photo), les deux piliers de l'équipe de saut d'Arabie Saoudite, qui risquaient jusqu'à deux ans de suspension pour dopage, sont mis à pied huit mois et comme ils ont commencé leur peine en février déjà (le 23 pour l'un, le 10 pour l'autre), ils pourront à nouveau monter courant octobre 2012.

Pour eux, les JO de Londres sont donc finis! A moins qu'ils ne recourent d'ici au 22 juillet auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) et que ce dernier n'annule ou ne réduise cette suspension.

De grosses ambitions

C'est un coup dur pour ces deux cavaliers et pour l'équipe saoudienne de saut d'obstacles, 8e des Jeux mondiaux 2010 au Kentucky, qui rêvait d'un exploit aux JO de Londres et avait paraît-il dépensé quelque vingt millions pour acquérir des cracks en vue de l'événement! Juste avant la date butoir du 31 décembre, les Saoudiens avaient encore acheté plusieurs chevaux en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et ailleurs. Ils devront donc miser sur leurs quatre autres candidats à la sélection: plus aléatoire!

Rappelons que cet hiver, Al Eid et Al Sharbatly avaient chacun eu un cheval, Vanhoeve pour le premier, Lobster pour le second, contrôlé positif aux deux mêmes substances anti-inflammatoires interdites (phénylbutazone et oxyphenbutazone), lors de deux étapes de la Ligue arabe de la Coupe du monde (Riyadh et Al Ain). Ils avaient cessé de monter dans le courant du mois de février et avaient été entendus par le Tribunal de la FEI les 18 et 19 avril dernier.

La loi est la loi, JO ou pas

Ils avaient alors essayé de démontrer que leurs chevaux avaient été contaminés par leur environnement et non pas par du dopage, mais cela n'a apparemment pas convaincu les juges. On sait que. dans la législation de la FEI, le cavalier est toujours responsable de son cheval. Ils risquaient entre "une amende et deux ans de suspension".

Les juges n'ont pas voulu non plus moduler leur peine en fonction de la proximité des JO. "Il y a de gros événements pratiquement chaque année et on ne peut pas tenir compte de cet argument", ont répondu en substance les juges, le Professeurr Dr Jens Adolphsen (ALL), Pierre Ketterer (FRA) et Randi Haukebø (NOR), qui leur ont aussi infligé une amende de 1'000 fr. suisses, en plus des frais de justice (3'000 fr. chacun).

Le dernier mot au TAS?

Khaled Al Eid (43 ans) avait décroché le bronze individuel aux JO de Sydney 2000 - il était alors le premier cavalier arabe de l'histoire à noter sur un podium - et il est reconnu comme un fin cavalier: "Si tous les Saoudiens étaient aussi doués que lui, ils battraient les Allemands toutes les semaines", avait naguère confié Rodrigo Pessoa. Abdullah Al Sharbatly (29 ans) avait créé la surprise en décrochant la médaille d'argent lors de la finale tournante des Jeux mondiaux 2010 au Kentucky. Il n'a plus rien fait depuis avec Seldana di Campalto, que l'on n'a du reste plus revue après sa finale de Coupe du monde ratée fin avril 2011 à Leipzig. Son équitation et son comportement ne forcent pas autant l'admiration de ses pairs, mais son efficacité est redoutable, comme on avait pu le voir lors de la tournante des Mondiaux.

On attend encore de savoir si les deux cavaliers déposeront un recours auprès du TAS et si celui-ci rendrait sa décision avant les JO avant d'en tirer trop de conclusions olympiques. On observera aussi avec attention la réaction de l'équipe saoudienne, qui a récemment promis à la FEI le parrainage du circuit des Coupes des Nations pour les cinq prochaines années, à condition de rendre ce circuit "plus universel et attrayant".

Alban Poudret


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