Forum sportif de la FEI: Steve Guerdat, Eleonora Ottaviani et quelques jeunes cavaliers font entendre leur voix

Le champion olympique participait ce lundi au débat sur les Coupes des Nations. Ses interventions ont été très applaudies, tout comme celles de Lisa Nooren et de trois jeunes espoirs de l’Académie, qui veulent un sport ouvert aux jeunes, et pas seulement aux plus fortunés.

Steve Guerdat au Forum sportif de la FEI Steve Guerdat au Forum sportif de la FEI

Ce 5e Forum sportif de la FEI, réparti sur deux jours, a commencé par les sujets les plus brûlants: l’avenir des Coupes des Nations, les frais d’engagement aux CSI, le nouveau système d’invitations et les exigences requises pour les concours. Et, au-delà de cela, beaucoup d’intervenants ont fait des allusions plus ou moins précises aux conditions très favorables faites au Global Champions Tour et à son Challenge par équipe, qui peuvent inviter les cavaliers de leur choix hormis 20 privilégiés (le Top 15 mondial, 4 nationaux et la wild-card FEI) là où les CSI 5* dits normaux n’ont, eux, pas cette flexibilité du tout.

Eleonora Ottaviani, pour l'IJRC, Henk Nooren, Stephan Conter et quelques autres ont souligné ce traitement de faveur. Les deux premiers pour regretter que les pay-cards soient tolérées par la FEI ("Des équipes à 2 millions d'Euros, c'est une forme de pay-cards, qu'on le veuille ou non"), le troisième pour exiger le même traitement de faveurs (60% d'invitations et non 20%) aux autres organisateurs ("S'il suffit de créer un circuit pour obtenir ça!")!

Le vice-président John Madden eut du mal à faire front et c’est le président Ingmar De Vos qui est monté au créneau. "Pay cards, it's fake news, a fake debate !" (litt. Les pay-cards, c’est de la désinformation, un faux débat »), lança-t-il avant d'expliquer que lui même connaissait bien le système du temps où il organisait des concours. « Aujourd’hui, on a des règles pour limiter tout ça.»

Les Coupes des Nations les motivent
Steve Guerdat avait pris la peine de venir le matin, entre deux avions, pour parler des Coupes des Nations. Avec son bon sens habituel, son franc parler, mais aussi son humour, il a dit quelques bonnes vérités. « Pourquoi là encore vouloir à tout prix changer une formule qui marche, qui plait à l’immense majorité des cavaliers et des fans? On entend qu’une Coupe, c’est trop long, mais je ne le pense pas. Un match de football dure 90 minutes et on s’ennuie pendant près de 89 minutes! Deux manches, c’est justement ce qui rend une Coupe des Nations si spéciale et passionnante, avec des rebondissements ».
« La priorité no 1 »
Le champion olympique de Londres, qui a été applaudi plusieurs fois par bon nombre des 330 délégués et participants, a proposé "que la Coupe ait lieu le dimanche ou le samedi soir, devant des tribunes pleines, et non le vendredi ». Il a aussi dit que pour lui,  "c’était toujours un immense honneur de monter une Coupe pour son pays, c’est quelque chose d’incomparable ». Un vibrant soutien pour les Coupes des Nations est aussi venu des jeunes cavaliers de l’Académie, qui ont dit combien cette voie-là pouvait leur ouvrir des portes. « Sans cela, on n’a pas d’avenir, car on n’a pas les moyens de s’offrir des places dans des circuits », a souligné Jack Dodd.
Beaucoup d’orateurs ont dit que c’était le joyau le plus précieux de la FEI et le président de la FEI, Ingmar De Vos, qui avait rappelé les grandes dates (création en 1909, premier circuit en 1964) les a assurés que « les Coupes des Nations étaient la priorité no 1 de la FEI ». Certains ont dès lors exhortés la FEI à le redire encore, à le prouver sur le terrain en trouvant un nouveau sponsor. D’autres ont regretté que deux fleurons uniques comme Aix-la-Chapelle et Calgary Spruce Meadows ne puissent pas faire partie de ce circuit pour des raisons de sponsoring (Wellington non plus, du reste).
Plus de points rankings et des bonus?
Pour défendre l’avenir des Coupes face à un Global Tour encore en expansion (20 étapes dès l’an prochain!), Eleonora Ottaviani et Steve Guerdat, mais aussi le président de la Fédération allemande, Breido Graf zu Rantzau et d’autres, ont insisté sur le fait qu’il fallait donner plus de points aux rankings pour un double sans-faute ou même un sans-faute. Et pourquoi pas des bonus individuels pour les meilleurs? Les organisateurs, par la voix de Nayla Stössel, la présidente de St-Gall, semblent ouverts.
Pour ce qui est de l’éventuelle harmonisation des finances d’engagement, la FEI avait déjà émis de vraies réserves après la fronde des cavaliers et il n’est plus vraiment question que de toilettage et de permettre aux organisateurs de 5 étoiles de toucher quelque chose là où les 2 ou 3* reçoivent déjà des sommes importantes. « Pourquoi les petits payeraient et pas les champions? ». Eleonora Ottaviani et l’IJRC n’ont pas le même avis: « Federer et Nadal ne payent pas pour jouer à Wimbledon! ».
Après un débat nourri sur le système des invitations (voir plus haut), l’ambiance est retombé de deux crans en parlant de tenues vestimentaires (on avait même fait venir un responsable du Beach Volley pour donner des idées!), où hormis des équipes plus colorées, plus brandées, on n’a pas eu de véritables propositions, même les jeunes tenant à l’élégance et au classicisme. 
Des Coups des Nations - 25?
Les jeunes avaient ensuite droit à la dernière session du jour et ils ont montré leur verve et leur détermination. Lisa Nooren et les trois espoirs de la Young Riders Academy ont proposé des Coupes des Nations pour les - 25 ans ou encore une place offerte à un - 25 dans les Coupes de Division II (3 ou 4 étoiles). Ils ont été très convaincants. La FEI leur donne déjà des places (wild-cards), et sans doute plus encore à l’avenir! Peter Bollen et Ludo Philippaerts ont aussi annoncé la création d’un Pony Trophy, sorte de mini Coupe du monde pour les poneys. 
Alban Poudret

 


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