Forum sportif de la FEI: où l’on parle des officiels… et déjà un peu du format des JO!

Steve Guerdat était ce lundi à Lausanne pour débattre de « l’éducation, de la désignation et de la rémunération des officiels de la FEI », mais le champion olympique n’a pas pu s’empêcher de parler du thème du lendemain, qui lui tient particulièrement à coeur: « J’espère que l’on gardera des équipes de quatre cavaliers aux Jeux et dans les Coupes des Nations ».

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Le thème de la première journée du 5e Forum sportif de la Fédération équestre internationale (FEI), qui se tient une fois de plus à Lausanne, à l’IMD, était le statut, la formation, la promotion, la désignation et la rétribution d’un officiel de la FEI, qu’il soit juge, steward (on dit aussi commissaire FEI) ou chef de piste, par exemple. Un débat intéressant, mais sans incidences brûlantes, qui n’a pas suscité de réactions passionnées de l’assistance, sinon peut-être au sujet de la sélection des juges de dressage, surtout après les notes très subjectives de deux juges ukrainiens lors de l’ultime sélection pour les JO, à Lier (BEL), des résultats par la suite annulés par la FEI. Et Sjeff Janssen, pour les entraîneurs, comme Peter Bollen, au nom des organisateurs, ou d’autres de plaider pour un plus grand tournus des juges. 
Faut-il payer des officiels professionnels? Et comment?
Faudrait-il rétribuer davantage les meilleurs juges, les « professionnaliser » afin d’éviter qu’ils ne donnent des cours ici ou là ou ne fassent du commerce avec tel ou tel, voilà l’une des questions posées. Et dans ce cas, qui payera? Pour le saut d’obstacles, une telle professionnalisation pourrait être prélevée sur le prize-money, mais cela pénaliserait les cavaliers. Steve Guerdat veut bien faire un effort, mais il n’est pas certain d’être suivi par la majorité de ses pairs. Eleonora Ottaviani, la directrice du Club des cavaliers de saut (IJRC), en doute aussi. 
Et sinon, qui payerait? La FEI ou les organisateurs? La FEI aimerait désigner davantage d’officiels (un ou deux stewards notamment), un geste financier de sa part est donc attendu, si l’on en croit la salle. Et le champion olympique de suggérer qu’avec un « aussi joli siège à Lausanne, un effort de votre part doit être possible »…
La Secrétaire générale de la FEI Sabrina Ibanez a précisé que le Bureau de la FEI allait se pencher sur tout ces thèmes dans deux jours et qu’une Task Force sur le sujet pourrait être crée de façon à avancer des propositions d’ici à l’Assemblée générale de novembre prochain à Tokyo.
Steve Guerdat a fait plusieurs interventions, très remarquées et souvent applaudies. D’entrée de jeu, le matin, il a insisté sur le critère le plus important d’un bon juge: le « horsemanship ». Et cela ne s’apprend guère dans des cours. « Il faut d’abord être un homme de cheval, avec tout ce que cela implique ». Le Jurassien a aussi critiqué ceux qui voudraient réduire les coûts de la formation, de l’éducation: « S’il y a un domaine où il ne faut pas tailler dans le budget, c’est bien celui-là ». Il a par ailleurs suggéré de créer une commission avec un juge, un steward, mais aussi un vétérinaire, un cavalier et un observateur neutre pour régler des cas délicats. Cela a semblé intéresser le juge allemand Stefan Ellenbruch, qui menait ce débat.
Le débat sur le format olympique est bien lancé!
Avant de repartir pour Zurich, où une fête était organisée ce soir en l’honneur de son deuxième sacre en Coupe du monde, et de s’envoler mardi pour la Floride, rejoindre Concetto Son et Bianca, Steve Guerdat a voulu rompre une lance en faveur du maintien de la formule actuelle aux JO et aux Jeux équestres mondiaux, en disant « parler avec son coeur »: « Je suis convaincu que le format ne doit pas changer. Il faut garder quatre cavaliers et la possibilité de biffer un résultat. Je comprends que l’on veuille augmenter le nombre de drapeaux au nom de l’universalité, mais si c’est pour passer de 160 cm à 145 cm, ce n’est pas bon pour notre sport. On dit aussi que les épreuves sont trop longues, mais aux JO, les TV ne passent de toute manière que des bouts et les tribunes sont combles, vibrantes. La formule des Coupes des Nations avec le moins bon score biffé est plus juste et elle ménage beaucoup plus le suspens jusqu’au bout. Elle n’est pas si compliquée que cela, il suffit de barrer un résultat.». En résumé, pourquoi changer une formule qui donne satisfaction?
Le débat reprendra mardi matin à 9h (à suivre sur FEI TV et sur le site de la FEI) et le président de la FEI Ingmar De Vos a averti qu’il voulait absolument des changements et des propositions fortes: « Nous avons été « down gradé » (de 4 à 3) par le CIO après les JO de Londres 2012 et nous en étions très déçus car ce furent les plus beaux Jeux de l’histoire pour l’équitation. Les médias et les audiences TV jouent un rôle de plus en plus déterminant, on se doit d’être pro-actifs, dynamiques et novateurs. Il nous faut des formats plus simples et une participation plus universelle ». 
Alban Poudret


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