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Informations sur l'EHV-1

Les vétérinaires répondent aux questions sur l'épizootie d'EHV-1.

Chers et chères cavaliers/ères, entraîneurs/euses, atteleurs/euses et passionnés/es de chevaux, corona et rhinopneumonie (= herpès) : ces deux sujets sont actuellement très préoccupants et les différents médias diffusent beaucoup d'informations et de discussions. Malheureusement, il arrive parfois que certaines déclarations publiées soient fausses ou inexactes, ce qui entraîne beaucoup d'incertitudes. C'est pourquoi nous souhaitons vous informer rapidement, simplement et directement sur certains sujets importants concernant l'infection par le virus herpès qui provoque la rhinopneumonie chez les chevaux. L'épizootie actuelle en Espagne a suscité beaucoup d'intérêt dans les médias parce que des cavaliers/ères de nombreux pays différents ont participé aux concours en question. Notre pays est également concerné car certains chevaux suisses y étaient également présents. Heureusement, ces chevaux ont pu rentrer rapidement en Suisse et sont maintenant pris en charge de manière très professionnelle par leurs vétérinaires et leurs propriétaires. Les écuries touchées sont surveillées de très près afin d'éviter la propagation du virus. Les quelques chevaux qui ont présentés des complications ont été hospitalisés dans des cliniques équines spécialisées.

Quel est le risque pour un cheval sain en Suisse de contracter la rhinopneumonie ? Les vaccins sont-ils indiqués et doivent-ils être administrés rapidement ? Les cours d'équitation peuvent-ils continuer ? Les événements équestres sont-ils encore justifiables ?

Voici quelques réponses à ces questions :

Le risque pour les autres chevaux en Suisse est très faible et n'est pas plus important que les autres années. Il y a chaque année en Suisse des épisodes récurrents de rhinopneumonie, suite à une infection par le virus herpès de type 1 et de type 4; cela est dû au fait qu'environ 80% des chevaux en Suisse sont porteurs du virus herpès et sont ce qu'on appelle des porteurs silencieux. Dans certaines conditions (stress pendant le transport, en concours, etc.), ces chevaux peuvent commencer à excréter le virus herpès et peuvent donc infecter d'autres chevaux, qui peuvent alors tomber malades. Heureusement, cela se produit très rarement, de sorte que le risque de grandes épizooties est très faible. Cela explique également pourquoi la rhinopneumonie n'est pas une maladie dont l'annonce est obligatoire et qu'il n'existe pas de base juridique pour lutter contre cette maladie. C'est pourquoi les manifestations équestres, les cours d'équitation, les balades à plusieurs peuvent toujours être organisées ces prochains jours et semaines sans risque accru.

Est-ce que les manifestations équestres, les entraînements, les camps d'équitation, .... doivent être annulés ? Non ! Dans la situation actuelle, il n'y a aucune raison de prendre des précautions particulières s'il n'y a pas eu de contact avec les chevaux qui sont revenus d'Espagne. Le risque d'infection par le virus de l'herpès pour tous les autres chevaux en Suisse n'est actuellement pas plus élevé que les autres années.

Quel est le risque d'infection par des chevaux en bonne santé mais qui excrètent quand même le virus ? Le risque est très faible, Les chevaux peuvent donc être détenus, montés et entraînés comme d'habitude. Le risque d'infection après un bref contact avec un excréteur est faible. De même, les cavaliers/ères et les atteleurs/euses, les maréchaux-ferrants/es, les entraîneurs/euses, les moniteurs/trices d'équitation, les vétérinaires, etc. ne présentent pas un risque plus élevé d'être à l'origine de la transmission. Pour que l'infection se produise, il faut qu'il y ait un contact direct et prolongé entre les chevaux, comme cela peut arriver lorsque plusieurs chevaux (de différentes exploitations) sont mis dans la même écurie. C'est probablement de cette manière que l'infection en Espagne s'est également produite dans les tentes de boxes.

Quand est-ce que des mesures de précaution sont-elles indiquées ? Les chevaux malades, présentant de la fièvre, un écoulement nasal, de la toux ou des symptômes neurologiques soudains (par exemple, démarche instable, difficultés de coordination ; éventuellement même sans fièvre ni symptômes respiratoires antérieurs) doivent être présentés rapidement au vétérinaire et, si l'on soupçonne une infection à l'herpès ils doivent être séparés des autres chevaux. Il en va de même pour les juments qui avortent en fin de gestation ou qui donnent naissance à des poulains faibles - cela peut également être dû à une infection par le virus de la rhinopneumonie. Dans ces cas, le/la vétérinaire décidera des mesures à mettre en place après examens ! Dans tous les cas et quelle que soit la situation actuelle, la règle suivante s'applique: les chevaux présentant de tels symptômes ne doivent pas participer à des manifestations équestres, ni à des leçons d'équitation, à des promenades communes ou à d'autres événements.

Existe-t-il un test rapide de dépistage de la rhinopneumonie et dois-je faire tester mon cheval ? Les virus de l'herpès peuvent être détectés par des tests de laboratoire dans les sécrétions nasales et dans le sang. Il n'existe pas (encore) de tests rapides fiables qui peuvent être facilement effectués sur le terrain et donner un résultat rapidement. Si un cheval est malade et présente les symptômes susmentionnés, le/la vétérinaire peut prélever des échantillons appropriés et les faire examiner en laboratoire. Les résultats sont généralement disponibles au bout d'un à deux jours. Cependant, tester des chevaux sains n'a pas de sens dans la situation actuelle.

Est-ce que la vaccination est nécessaire ? Malheureusement, la vaccination contre l'herpès n'offre pas une protection à 100 % pour chaque animal, de sorte que jusqu'à présent, il n'y a pas eu de vaccination obligatoire. Les chevaux sont souvent atteints d'une infection à l'herpès, après une exposition à un plus grand stress et participent fréquemment à des compétitions. C'est pourquoi la vaccination des chevaux qui participent fréquemment à des compétitions de plusieurs jours est particulièrement recommandée. En outre, les juments gestantes doivent être impérativement vaccinées, car les virus de l'herpès peuvent souvent entraîner des avortements.

Comme la situation en Suisse est actuellement sous contrôle, aucune vaccination d'urgence n'est nécessaire. Les vaccinations pendant la période d'incubation (c'est-à-dire le moment où un cheval est déjà infecté mais ne présente pas encore de symptômes) sont même contre-indiquées car cela peut aggraver la maladie. En outre, le corps a besoin de 4 à 6 semaines après la première vaccination afin de développer une immunité durable, de sorte que l'effet d'une "vaccination d'urgence" se produit généralement trop tard. Les avantages et les inconvénients de la vaccination doivent être discutés avec le/la vétérinaire de l'exploitation.

D'autres informations actualisées sur les infections par le virus de l'herpès sont disponibles sur le site web d'Equinella : www.equinella.ch.

Prof. Anton Fürst, Prof. Colin Schwarzwald, clinique vétérinaire équine, Tierspital Zurich Prof. Vinzenz Gerber, Institut Suisse de médecine équine, Tierspital Berne
PD Dr. Angelika Schoster und Dr. Franziska Wohlfender, vétérinaire Equinella
Dr. Marco Hermann, vétérinaire FEI
Dr. Dominik Burger, vétérinaire FEI et vétérinaire d’équipe
Dr. Päivi De Jesus Maia-Nussbaumer, Présidente ASME
Prof. Michael Hässig, Président OKV
Dr. Diego Gygax, Dr. Martin Stöckli, clinique vétérinaire équine Dalchenhof Dr. Michael Gutknecht, clinique vétérinaire Diessenhofen
Dr. Christian Haas, clinique vétérinaire Stockrüti


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