L’IJRC reçue par la FEI : « On a pu exposer notre point de vue », souligne Kevin Staut

Cinq personnalités représentant le Club des cavaliers, emmenées par Eleonora Ottaviani et les olympiques Steve Guerdat et Kevin Staut, ont rencontré cinq dirigeants de la FEI ce lundi à Lausanne. Durant près de cinq heures. Moult sujets ont été évoqués. Sera-ce suivi d’effets ?

De g. à droite: Eleonora Ottaviani, directrice de l'IJRC, Steve Guerdat, Clarissa Crotta, Kevin Staut et François Mathy Jr devant le siège de la FEI, ce lundi à Lausanne De g. à droite: Eleonora Ottaviani, directrice de l'IJRC, Steve Guerdat, Clarissa Crotta, Kevin Staut et François Mathy Jr devant le siège de la FEI, ce lundi à Lausanne

Ce lundi 20 mars au siège de la Fédération équestre internationale (FEI), d’un côté de la table, cinq dirigeants de la FEI, le président Ingmar De Vos, son vice-président John Madden, Maria Gretzer, sensée représenter les athlètes au Bureau exécutif de la FEI, John Roche, le directeur du saut d’obstacles, et Mikael Rentsch, le directeur juridique de la FEI. De l’autre, cinq représentants du Club des cavaliers internationaux de saut (IJRC), la directrice Eleonora Ottaviani, deux champions olympiques et influents membres du comité, Steve Guerdat et Kevin Staut, François Mathy Jr, également membre des arcanes de l’IJRC, et Clarissa Crotta, pour représenter tous deux le groupe des cavaliers moins bien classés aux rankings - une bonne idée -. Manquaient finalement Christina Liebherr, la présidente, qui sera présente au Forum sportif de la FEI (10 et 11 avril) et Marcus Ehning (maux de dents).
Les débats portaient sur une dizaine de points et ils ont duré plus longtemps que prévu, de 10h00 à 14h45, sans interruption. « On a pu parler de tout et ça c’est déjà positif. Je pense que nous avons réussi à les convaincre sur quelques points, on verra, mais nous devrons nous battre encore lors du Forum sportif pour nous faire entendre, notamment sur les taxes d’engagement aux concours et les rankings. Je ne veux pas entrer dans les détails, sur les arguments des uns et des autres, car nous sommes en négociation, mais on espère arriver à des résultats concrets, il le faut pour conserver un sport sain », résumait Eleonora Ottaviani au téléphone, dans le train qui la ramenait à l’aéroport de Genève.
Même son de cloche auprès de Kevin Staut, tant sur les débats que sur le souci de ne pas trop entrer dans les détails : « On a pu se parler franchement, il est trop tôt pour dire ce qui pourra changer ou non. J’espère en tout cas que pour les engagements, comme pour la règle du sang (traces de sang sur un flanc disqualifiant un cavalier) ou les réels soucis de contrôles des écuries et de contamination, de bien-être des chevaux, nous arriverons à nous faire entendre ».

« Défendre un sport accessible et sain »
Pour ce qui est des rankings, du Global Champions Tour (GCT) et du problème de compter les épreuves de la Global Champions League (GCL), pour laquelle il faut débourser 2 millions d’Euros pour avoir une équipe sur les 15 étapes, on sent que le fossé est plus grand, la FEI refusant de parler de pay-cards pour ce circuit. « On a déjà obtenu d’avoir une rencontre exclusivement sur les rankings, c’est là que nous analyserons l’ensemble du problème et que nous ferons tout pour défendre les Coupes des Nations et l’éthique du sport», précise Eleonora Ottaviani.
« Nous voulons défendre les valeurs du sport tel que nous l’aimons. Notre sport offre des moments irrésistibles, mais nous sommes dans un monde où l’argent et la politique règnent et où l’argent n’a pas que des côtés bénéfiques. Nous ne sommes pas contre le Global, nous voulons simplement défendre les autres circuits et trouver un équilibre sain, avoir un sport accessible, éviter de donner les pleins-pouvoirs à un circuit où l’argent est très présent », souligne Kevin Staut.
Le Français, qui renonce courageusement aux lucratives - en argent et en points rankings ! - épreuves de la GCL, tout comme Pénélope Leprévost, Eric Lamaze ou Steve Guerdat, préfère aussi compter d’abord sur lui-même et sur les gens de bonne volonté : « A nous de montrer l’exemple, de nous bouger pour motiver et concerner les autres cavaliers, de fédérer derrière cette cause, d’encourager nos propriétaires à mettre leurs meilleurs chevaux dans les CSIO ! ». Reste qu’il sera quasiment impossible à terme de rester dans le Top 15 (invité au GCT) sans disputer ces épreuves-là… Mini gage de bonne volonté, selon John Madden, les trois premières étapes du GCT seraient encore ouvertes au Top 30 sans obligation de faire la GCL. Mais pour la suite…
Prochains débats, ouverts au public et à la presse cette fois-ci, les 10 et 11 avril à Lausanne-Ouchy, lors du Forum sportif de la FEI. 
Alban Poudret


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