Lettre ouverte: « La biodiversité et Steve Guerdat »
Alors que Steve Guerdat va être auditionné aujourd'hui encore par le Tribunal de la FEI, nous avons reçu cette contribution d’Isabel Balitzer-Domon, qui nous semble mériter un écho
Eleveur à succès, cavalière, longtemps journaliste et auteur d’un livre sur l’élevage suisse, Isabel Balitzer-Domon nous a fait parvenir ce courrier des lecteurs très intéressant et comme le numéro d’août du « Cavalier Romand » est sous presse et que ce papier est vraiment d’actualité, nous avons décidé de le publier sur notre site, en complément de nos articles sur la mise à pied provisoire de Steve Guerdat.
« Et voici notre champion olympique, un des cavaliers les plus intègres, pris dans une affaire de doping de ses chevaux. Comment est-ce possible ? Même la docte Fédération équestre internationale (FEI) reconnaît dans son communiqué qu'il peut s'agir d'une contamination par l'alimentation.
En tant qu'éleveurs et agriculteurs, cela ne nous étonne qu'à moitié. En effet, il faut savoir que la biodiversité a ramené dans nos pâturages, nombre de fleurs et de plantes que l'on ne voyait plus - ou peu - auparavant. Parmi elles figurent les coquelicots, les colchiques, le séneçon de jacobée, la digitale pourpre, la moutarde des champs, le sorgho, la prêle, la vesce, les coquelicots, etc... dont la plupart sont très toxiques pour les chevaux. Les éleveurs doivent donc faire extrêmement attention lorsqu'ils font du foin de ne pas botteler ce type de plantes.
Mais qu'en est-il pour les cavaliers qui achètent le foin, ou même des briques de foin, comment savoir s'il contient des plantes toxiques ou des plantes dopantes ?. On rappelle que le joli coquelicot, si présent dans nos champs, est un opiacé naturel et le fait qu'il puisse laisser des traces dans un contrôle anti-doping n'auraient rien d'étonnant. Toutes les variétés de Papaver (nom scientifique du coquelicot) contiennent des alcaloïdes opiacés dont les plus connus sont la codéine et la morphine... soit précisément les substances qui ont été retrouvées sur Nino et Nasa. ! Nos ancêtres le savent bien d'ailleurs puisqu'ils se servaient de décoction de coquelicot pour l'endormissement ou la toux des enfants ...
Lien qui indique les plantes toxiques pour les chevaux
Espérons que Steve sera rapidement mis hors de cause ! »
Isabel Balitzer-Domon, Vuarrens