Philippe Guerdat et le Brésil, la fin d’une belle aventure

« Ce fut une très belle aventure, elle prend fin ce 31 décembre, malgré de bons résultats et des relations assez exceptionnelles avec beaucoup de cavaliers et notre chef d’équipe, Pedro Paulo Lacerda. Ce n’est pas une décision prise de gaieté de cœur, c’est dommage que ça finisse, mais c’est la vie, tout a une fin », résume ce mardi Philippe Guerdat, qui était aussi resté six ans à la tête de l’équipe de France championne olympique et vice-championne du monde, et presqu’aussi longtemps auparavant avec les Espagnols, les Ukrainiens, puis les Belges.

Atteint dans sa santé depuis deux ans et demi, Philippe Guerdat (72 ans) ne cache pas que ce facteur-là a joué un rôle, mais pas seulement. L’arrivée d’un énième nouveau président à la tête de la Fédération équestre brésilienne a aussi pesé, dans la mesure où celui-ci, présent lors du dernier CHI de Genève, voulait qu’il se rende plus souvent qu’auparavant au Brésil. « Cela aurait été aux dépens de mes traitements de santé, qui sont indispensables ».

Durant ces six dernières années, le Brésil s’est affirmé comme une des meilleures nations du monde, remportant des Coupes des Nations 5*, comme Geesteren 2019 (en remplacement de Rotterdam, qui organisait les Européens) et de La Baule 2023 (juste après une 2e place à St-Gall), et beaucoup de Grands Prix 5*. « On a eu la chance de pouvoir compter sur le meilleur des meilleurs entraîneurs, le plus engagé et compétent, ce fut une grande chance », souligne Pedro Veniss, au nom de ses pairs. 

Des médailles et une belle régularité

Les deux médailles d’or remportées par Marlon Modolo Zanotelli et l’équipe aux Jeux Panaméricains 2019 de Lima et l’or et le bronze de Stephan Barcha et de l’équipe aux Jeux suivants, en 2023 à Santiago, furent les plus hauts faits de ce team, mais la 6^e place aux JO de Tokyo 2021 et la 7^e place aux Mondiaux de Herning 2022 étaient plus qu’honorables.

Aux JO de Paris 2024, la disqualification de l’équipe pour une infime trace de sang fut vécue comme une injustice et un drame, même si la 5^e place individuelle de Stephan Barcha l’atténua un peu. « Nous furent victimes d’une décision totalement arbitraire, cela a gâché nos Jeux et met une note de tristesse dans ces six très belles années », souligne Philippe Guerdat.

Et la suite ? « Tout dépendra de ma santé. Je conseillerai probablement quelques cavaliers, c’est ma passion, mais je ne pense pas reprendre une équipe. Ceci dit, on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve et il ne faut donc jamais dire jamais ».

Alban Poudret