Séances de Botiza près de chez vous

Le cheval comme on ne l’imagine pas

Botiza Botiza

«Notre intention de base était de faire un film sur les chevaux de travail dans le monde, une réalité passionnante dont on a aucune idée, que l’on n’imagine même pas. Mais à force de traverser ce pays avec Catherine sur la route de l’Ukraine, où nous nous sommes régulièrement rendus, notamment pour la réalisation d’un film à la sortie imminente sur la rencontre entre Jean-François Pignon et Gregory Levtchenko, directeur de l’ensemble choral et musical Kalena, on s’est dit que celui-ci méritait que l’on s’y arrête.»

Ce pays, c’est Botiza, village des Carpates au nord-ouest de la Roumanie, dans lequel Frédéric Gonseth et Catherine Azad ont choisi d’entrer, de filmer, de sentir. «En quelques semaines, Catherine a appris les rudiments de la langue roumaine, indispensable pour entrer en contact avec ces gens.»

Près de cinq ans plus tard, dont un an et demi de présence sur place, le film est là, qui dit et montre l’impensable, et anachronique, réalité d’une région de montagne où «le cordon ombilical qui relie l’homme à la nature n’a pas été coupé» ; où la survie de l’homme dépend de son cheval ;  où tout, faucher, cultiver, débarder, transporter, se fait encore par lui ; où, grâce à lui, les habitants vivent en autarcie totale.

A Botiza, on se croirait revenu dans les campagnes suisses au XVIe siècle, là où des chevaux freinent de toute leur force de gigantesques chars de foin dans des pentes que l’on oserait à peine descendre à… pied ou débardent des troncs d’arbre dans des conditions de terrain tout aussi scabreuses. Une réalité qui nous ébranle, une vie dure, autant pour l’homme que pour le cheval, unis par un lien de compréhension et de connivence. Par une affection simple, naturelle, profonde, une affection non affectée qui nous échappe.

Frédéric Gonseth confirme : «C’était fort, très fort par moments. Mais à côté de cela, d’images parfois difficilement soutenables, on était touchés par ces chevaux qui vivent encore des moments de liberté, comme lorsqu’ils rentrent chez eux en traversant le village au grand galop. Emouvant paradoxe…» Un paradoxe qui pourrait bien ne plus durer encore longtemps, à entendre les jeunes du cru ne plus adhérer à un mode de vie que l’attrait de la modernité tend à vider de son sens… essentiel. Et parler d’émigration, parce que «l’on préférerait que notre fille porte des sacs à main griffés plutôt que des sacs de foin, comme nous l’avons fait».

On l’avait déjà constaté avec «Cheval mon ami» (2003), histoire d’une réconciliation «estampillée» Jean-Luc Mayor entre quatre chevaux perturbés et quatre propriétaires dépassés,  puis avec «Gros mots, petits sabots» (2005), parcours de quatre jeunes pensionnaires d’un foyer pour enfants difficiles guérissant de leur violence grâce à leur rapport à l’animal, les Lausannois Frédéric Gonseth et Catherine Azad promènent leur regard là où ça touche. Avec curiosité, sensibilité, coeur et authenticité. Et ça fait du bien.

S. K.-D.

Prochaines séances:

Lausanne - Cinéma Bellevaux : 24 au 30 avril à 20h45

Lausanne - Cinéma Capitole: 24 au 30 avril : tous les jours à 15h, samedi 27 et dimanche 28 avril à 13h

Fribourg - Cinéma Rex: mercredi 24 avril à 15h10, du samedi 27 au mardi 30 avril à 15h10

• Château d'Oex - Cinéma Eden: 25 avril et 2 mai à 20h30

• Aubonne - Cinéma Rex: 25 avril à 20h30 en présence des réalisateurs, 27 avril à 17h30, 28 et 30 avril à 20h30

• Echallens - Cinéma d'Echallens: 26 avril à 20h30 en présence des réalisateurs, 27 et 28 avril à 17h, 4 mai à 17h

• Tramelan - Cinématographe: 30 avril à 20h en présence des réalisateurs

 

Bande-annonce et informations sur www.botiza.ch

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