Steve Guerdat et Venard de Cerisy dans la Coupe de Genève © CHIG / Pierre Costabadie Steve Guerdat et Venard de Cerisy, ici dans la Coupe de Genève, ont tant brillé à Palexpo. © CHIG / Pierre Costabadie

Steve Guerdat : « Je prépare mes chevaux pour Genève. »

Victorieux de trois Rolex Grands Prix, de trois finales du Top 10 (un record !) et d’un total de 15 épreuves majeures à Palexpo (là encore, un record absolu !), Steve Guerdat est une icône du CHI de Genève. La seule édition qu’il ait manqué depuis ses seize ans (en 1998), c’est 2002, « par manque de chevaux ». On craignait que la seconde soit pour cette année, suite à sa nouvelle opération pour hernie, début septembre. Son médecin a pourtant donné son feu vert et il semble donc que le Jurassien, qui a fait son retour à Riesenbeck ce week-end, puisse évoluer devant ses fans du 11 au 14 décembre. Et, cerise sur le gâteau, malgré six mois de pause forcée, le champion olympique a obtenu son ticket pour la finale du Top 10 !

Steve, la question est simple, mais essentielle, comment vous sentez-vous en ce 18 novembre 2025 (date à laquelle cette interview a été réalisée, ndlr) ?
Bien, j’ai pu recommencer à monter tous les jours, après une longue pause, la tête va bien, je suis content de remonter, mais ce n’est pas encore parfait. Il faut se montrer patient, ça viendra, je vais sûrement pouvoir sauter à Genève et, comme on le sait, ça compte beaucoup pour moi.

La seconde opération, au retour de Calgary, n’était pas moins importante que la première ?
Elle devait l’être, mais au final pas du tout car en rentrant de Calgary, ça s’était gâté et on ne pouvait plus m’opérer par endoscopie.

Cette nouvelle période de repos, d’inactivité, vous a-t-elle permis de faire et d’apprécier d’autres choses ?
Pas vraiment, parce que j’étais inquiet et peu mobile, j’avais mal, je ne pouvais pas faire grand chose, c’était plutôt frustrant. Je ne pouvais même pas prendre ma fille dans mes bras, jouer, bouger, partir en vacances.

Aujourd’hui, vous êtes mieux à pied ou à cheval ?
Difficile à dire, il y a des jours où ça va très bien, d’autres moins, je me réveille et j’ai mal, parfois c’est l’inverse, tout va bien et en fin de journée un peu moins. Tout dépend des moments, parfois ça varie en quelques minutes, mais ça va souvent mieux quand je monte le deuxième ou le troisième cheval que le premier. Je n’ai alors plus envie de m’arrêter !

Comme si vous deviez un peu vous dérouiller avant d’aller bien ?
Oui, un peu, ça fluctue, mais effectivement, plus je saute, mieux ça va ! C’est aussi dans la tête que ça doit changer, j’ai forcément encore des appréhensions, des freins, je redoute d’avoir mal et ça me bloque un peu. Une fois que je suis lancé, ça va. Je n’ai pas l’impression que j’ai mal parce que je force, je dois simplement passer par là ; mes os, ma musculature doivent s’habituer à tout ça.

Qui décide du programme, vous ou le médecin ?
Le médecin m’a donné l’autorisation de monter et a fixé un cadre, mais c’est moi, en discussion avec mes physiothérapeutes, qui choisis le programme journalier. Il n’y a plus  de restrictions médicales, je fais en fonction de ma forme.

Vous travaillez surtout sur le plat, avez-vous sauté de temps à autre ?
Une fois la semaine passée, avec deux chevaux, sur 1m, et ce matin, avec Dynamix et Iashin, sur un vrai parcours, à 130 cm. J’ai eu de bonnes sensations (le lendemain, il se sentait très bien, sans douleurs, ndlr.)

D’autres cavaliers ont-ils sauté avec vos chevaux de tête ?

Oui, cette fois-ci plus souvent. Guillaume (Gillioz) a sauté avec la plupart de mes chevaux et Anthony (Bourquard) est venu sauter avec Venard, car il est spécial et Anthony le connaît bien depuis le temps ! Ils n’ont pas fait de gros parcours, mais ça les maintenait dans le coup.

À Genève, si tout va bien, quel serait votre planning ?
Iashin le jeudi soir, Dynamix le vendredi après-midi et le dimanche dans le Grand Prix, Venard le vendredi soir dans le Top 10, car il est plus rapide que Iashin pour la 2e manche.

Et dans la Coupe de Genève, le samedi ?
Iashin, mais s’il gagne le jeudi, je le lui donnerai du repos (rires) !

Cette qualification pour le Top 10, en montant six mois sur douze, ça vous a totalement surpris ?
Ah oui, je ne l’imaginais même pas, mais attention, je n’étais que 13e, j’ai eu de la chance sur ce coup-là !

Et après Genève, vous imaginez faire le circuit Coupe du monde ?
Franchement, c’est à Genève que je pense, c’est le concours que je ne veux pas rater. Après, si je digère bien les efforts et suis en forme, je laisse une porte entrouverte pour aller à Malines, entre Noël et Nouvel An, puis à Bâle et, si j’ai des résultats, je ferai encore une ou deux étapes. Mais je veux ensuite aller avec tous mes chevaux en Espagne, deux semaines à Oliva et trois à Vejer, pour m’occuper de chacun d’eux, les préparer pour l’été. Après il y aura les Dutch Masters et le but no 1 sont les Mondiaux d’Aix-la-Chapelle.

Propos recueillis par Alban Poudret

Cette interview a été publiée en p. 15-17 du n° de décembre du Cavalier Romand. Toute reproduction des textes et photos, même partielle, est interdite sans l’autorisation de l’éditeur.


Dans la même catégorie

Des Suisses performants en 2*

Des Suisses performants en 2*

1 décembre 2025    Saut

Idéo du Thot a tiré sa révérence

Idéo du Thot a tiré sa révérence

25 novembre 2025    Saut

Nos partenaires

N'attendez plus!

Abonnez-vous!

Suivez le #CavalierRomand

Le magazine a bien été ajouté à votre panier !

Continuer sur le site Voir le panier