Coupe du monde de saut à Göteborg : deux Français en tête après la chasse, deux Suisses, brillants, en embuscade.

Pénélope Leprévost a superbement gagné avec Vagabond de la Pomme, devant Simon Delestre, mais Steve Guerdat, 4e, et Romain Duguet, 7e, gardent leurs chances intactes.

Depuis 37 ans, les finales de la Coupe du monde de saut nous offrent souvent des duels épiques entre l’Europe et l’Amérique du Nord, mais ce vendredi soir à Göteborg, c’était presque à un match France-Suisse que l’on assistait, avec des Allemands pour arbitres ! Imaginez que les quatre Français coachés par Philippe Guerdat ont placé Pénélope Leprévost 1ère, Simon Delestre 2e, Patrice Delaveau 6e et Kevin Staut 12e (et si For Joy n’avait pas pédalé sur l’oxer no 7, abordé d’un peu loin, il eût été 2e).

Et les deux Suisses étaient à leur niveau et hauteur, avec Steve Guerdat 4e et Romain Duguet 7e. Seul Daniel Deusser, 3e avec le héros de la finale de Lyon 2014 Cornet d’Amour, et peut-être le jeune Nicola Philippaerts, 5e, étaient aussi assis à la table des grands !

Dauphine de Steve Guerdat l’an passé avec ce même Vagabond de la Pomme, l’élégante Pénélope Leprévost a fait un véritable récital avec l’étalon bai des Mégret pour gagner avec plus de deux secondes d’avance sur le no 1 mondial Simon Delestre et Qlassic Bois Margot. La No 1 des cavalières devant le No 1 ! « Je sens mon cheval en très grande forme ici, il l’avait déjà montré dans la warm up et il a encore beaucoup progressé depuis un an », a dit la Normande. Ça promet !

Philippe Guerdat va sans doute marteler à ses troupes ce qu’il disait ce soir après la chasse : « C’est bien, mais il ne faut pas être euphorique ! C’est mieux que si on avait deux barres ce soir, mais tout reste à faire ! ».

Partant le dernier, comme le voulait son statut de détenteur de la Coupe du monde, Steve Guerdat a également déroulé un tour somptueux avec un Corbinian très haut sur les barres et tout aussi motivé que son cavalier. Il s’agissait du premier parcours de finale Coupe du monde ou de championnat avec cet élégant fils de Cornet Obolensky  et c’est donc très prometteur.

Les deux Suisses comme Deusser

Dans ce parcours de chasse subtilement tracé par l’Espagnol Santiago Varela, comportant trois ou quatre vraies options, Steve Guerdat a osé couper partout, mais dans le calme, sans précipitation, sans jamais mettre dans le rouge et cela pourrait s’avérer précieux pour la suite (ce samedi à 18h et lundi dès 13h, à suivre sur Equidia ou FEI-TV).

Hormis Daniel Deusser, seuls les deux Suisses ont osé prendre l’option entre le gros oxer doré no 10 et l’oxer suivant, placé avant des Bruxelles.  Et ils l’ont fait de manière extrêmement posée. Steve Guerdat a encore coupé après les Bruxelles no 12, ce que Romain Duguet n’a pas fait, d’où sans doute l’écart d’une bonne demie seconde entre les deux Helvètes, tous deux ravis

Placé 7e entre Patrice Delaveau (Lacrimoso HDC) et Marcus Ehning (Cornado), Romain Duguet peut être fier de son tout premier parcours dans une finale de Coupe du monde. Quorida de Treho a magnifiquement sauté et son cavalier se montrait à la fois très motivé et confiant pour la suite. Comme son entraîneur Thomas Fuchs et le chef d’équipe, Andy Kistler. On le serait à moins !

De grands battus et déçus…

Tant d’autres ont déjà raté le coche dans cette chasse. Et le bon wagon ! On pense à Maïkel van der Vleuten, 18e avec Verdi, à Denis Lynch, qui a soigné tout tranquillement le sans-faute en prenant les boulevards avec All Star, 22e, à Edwina Tops-Alexander, 23e avec la géniale Caretina de Joter, à l’Américain Rich Fellers, le vainqueur 2012, monté sur le vétéran Flexible (20 ans), 24e, et surtout au favori no 1 Christian Ahlmann, 25e, qui ont déjà tout perdu. La tactique est cruciale dans ce premier acte joué au chronomètre.

Ahlmann peut aussi se mordre les doigts d’avoir voulu miser sur Colorit (deux fautes) pour ménager Taloubet Z pour la suite, car le grand dominateur de l’hiver ne pourra plus rattraper son retard. Sait-il que Marcus Ehning est le seul à ce jour à avoir gagné avec deux chevaux ? Sans doute ! C’était en 2010 à Genève, mais sinon, les 36 autres gagnants avaient misé sur un seul cheval…

Alban Poudret


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