Le no 2 mondial et prétendant au Rolex Grand Slam Scott Brash se promenant en toute sérénité avec Hello Jefferson dans les superbes installations et le cadre verdoyant de son fief du Sussex, à quelques galopades d’Hickstead, 80 km au sud de Londres. L’Écossais a trouvé une base idéale et son piquet de chevaux est exceptionnel. © Anna Faire Photography Le n°2 mondial et prétendant au Rolex Grand Slam Scott Brash se promenant en toute sérénité avec Hello Jefferson dans les superbes installations et le cadre verdoyant de son fief du Sussex, à quelques galopades d’Hickstead, 80 km au sud de Londres. L’Écossais a trouvé une base idéale et son piquet de chevaux est exceptionnel. © Anna Faire Photography

Le carré royal de Scott Brash

Un peu plus d’un an après avoir glané son deuxième titre olympique par équipe, Scott Brash s’est solidement installé dans le top 10 mondial, son objectif en début d’année. À Genève, le fin styliste sera sans nul doute un sérieux candidat à la victoire dans le Rolex Grand Prix comme dans la 24e Finale du Top 10 Rolex IJRC. C’est par le prisme de ses chevaux que le n° 2 mondial s’est confié à l’aube peut-être de l’un des plus grands défis de sa brillante carrière, lui qui est le seul à avoir réussi le Grand Chelem. Après l’époque bénie de Hello Sanctos et d’Ursula XII, place à celle de Jefferson, Folie ou encore Chadora Lady, ainsi que de la prometteuse Mango.

Scott Brash est peut-être plus jamais le meilleur leur candidat à sa propre succession dans le cadre du Rolex Grand Slam of Showjumping. Dix ans après, un nouvel exploit ? Avec trois cracks d’envergure et un quatrième atout en lequel il croit beaucoup, l’Écossais a également toutes les cartes en main pour viser l’exploit lors des Mondiaux d’Aix-la-Chapelle l’été prochain et décrocher un grand titre individuel qui manque encore à son palmarès.
Tout en haut de l’affiche dans les années 2010, avec le titre olympique par équipe sur ses terres à Londres et son exploit dans le Rolex Grand Slam of Showjumping, Scott Brash s’est ensuite fait plus discret, sans disparaître totalement des radars. En effet, entre 2017 et nos jours, le cavalier n’a pris part « qu’ » à une seule finale du Top 10, en 2021.
Une période un peu plus calme, inhérente à la succession de cycles qu’imposent les sports équestres. « Nous nous devons d’être patients avec les chevaux, il y a toujours des hauts et des bas. J’ai la chance d’avoir de fantastiques propriétaires. Ils m’ont laissé prendre mon temps. Nous avons travaillé dur pour produire de nouvelles superstars et je pense que c’est cette année que tout s’est vraiment aligné », analyse le placide Écossais.

Des mécènes fidèles et patients

Ce dernier entretient par ailleurs un lien fort avec ses propriétaires, Lord Philip et Lady Pauline Harris ainsi que Lord Graham et Lady Pauline Kirkham, qui le soutiennent  depuis de nombreuses années : « Je leur envoie les vidéos des parcours, qu’ils soient bons ou mauvais et avec Lord Harris, nous nous téléphonons tous les jours. Ils viennent régulièrement au concours. À Genève, ils seront là. Nous sommes très proches, ils me permettent de considérer les chevaux comme si c’était les miens. Par ailleurs, ils me soutiennent complètement si j’estime qu’un cheval a besoin de plus de temps. » 
Pour l’anecdote, si Lord Harris soutient Scott Brash depuis le début des années 2000, il avait déjà remporté le Grand Prix de Calgary en 1981 grâce à Philco, que montait alors David Broome, son cavalier de toujours. Le Baron de Peckham compte au total sept victoires dans le Masters de Spruce Meadows en plus de cinquante ans de soutien aux sports équestres britanniques. Un mécène presque unique en son genre.

L’élevage comme passion

Basé depuis dix ans dans le Sussex, 8 miles à l’ouest du prestigieux temple d’Hickstead, Scott Brash compte quatorze chevaux dans ses écuries. Sur place, six employés s’occupent des protégés du Britannique dont David Honnet, son groom-concours, Kelly, qui travaille avec lui depuis seize ans et qui gère la vie de l’écurie et les transports, Philippa, pour organiser le quotidien des chevaux, Scarlett et sa groom Kirsty, responsable des concours nationaux et des jeunes chevaux, ainsi qu’Oliver, groom également. Une écurie raisonnable et à échelle humaine donc pour l’Écossais qui peut se focaliser principalement sur le sport : « Ma passion n° 1 reste la compétition, j’aime concourir, j’aime gagner ! Nous avons eu une bonne année, mais les deux précédentes n’étaient pas aussi fructueuses donc nous devons nous diversifier. »
Parmi ses activités, l’élevage a pris une place de plus en plus importante ces dernières années, à l’instar d’autres grands cavaliers comme Marcus Ehning, Julien Épaillard ou Grégory Wathelet : « Nous avons eu de fantastiques juments. J’ai pensé que nous devions avoir une descendance d’elles et je me suis lancé moi-même. »
Ainsi, le Britannique a notamment croisé sa lauréate du Grand Prix de Calgary Ursula XII à l’olympique Big Star, une autre légende du jumping britannique, tandis que M’Lady a été mariée à un de ses étalons coup de cœur, Cornado. Ces deux croisements ont donné Hello Northern Star et Hello Duchess, tous deux âgés de 6 ans et donc les premiers rejetons du label Hello Stud. Quant à l’étalon Hello Vincent (né Coquin de Coquerie), victorieux du Grand Prix 5* de Londres-Olympia, sa monte est gérée par le haras de Clarbec et il a déjà été croisé aux deux juments stars.
Sans expérience dans le domaine, le natif d’Edimbourg s’occupe de tout le processus, à commencer par le choix des étalons. « Je ne suis pas un expert, ni trop sûr d’être vraiment bon. Certains éleveurs sont excellents dans ce qu’ils font, c’est passionnant de lire et d’écouter la philosophie de ces experts. De mon côté, je ne choisis que des étalons que j’aime vraiment, j’essaie de mixer avec les qualités des juments et j’apprends », détaille humblement l’actuel n° 2 mondial. Les foals grandissent dans les vertes prairies familiales en Écosse, où Scott était basé jusqu’en 2015 (voir notre reportage de février 2015) avant de rejoindre le Sussex pour leur formation.
Dans cette aventure, Scott Brash peut une fois de plus compter sur le plein soutien de ses mécènes, même si ceux-ci ne s’y étaient pas forcément intéressés dans un premier temps : « Ils ont d’abord dit que d’ici à ce que les jeunes deviennent bons, ils seraient trop vieux (rires), mais de fil en aiguille, ils s’y sont intéressés, posent plein de questions, regardent les vidéos et adorent cela ! » Ça, c’est l’avenir à long terme du désormais triple vainqueur du Grand Prix de Calgary dont le visage s’illumine tout autant lorsqu’il s’agit d’évoquer ses protégés actuels.

Elisa Oltra, Lena Vulliamy et Alban Poudret

Cette article a été publié en p. 19-21 du n° de décembre du Cavalier Romand. Toute reproduction des textes et photos, mêmee partielle, est interdite sans l’autorisation de l’éditeur.


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