Européens de La Corogne : la Belgique en or, la Suisse 5e, mais avec trois chances individuelles

Six ans après Rotterdam, la Belgique de Peter Weinberg s’impose aux Européens. Pieter Devos est le seul rescapé de l’époque et ses résultats d’hier et d’aujourd’hui avec une Casual un peu émoussée n’ont pas compté. Nicola Philippaerts, de l’équipe en bronze en 2021 à Riesenbeck, et les épatants jeunes Thibeau Spits (24 ans) et Gilles Thomas (27 ans) complétaient le quatuor sacré ici à La Corogne. Finisseur, le dernier nommé est 4^e au provisoire individuel avant dimanche avec son sublime étalon Ermitage Kalone. « Nous étions assurés d’une médaille, j’étais responsable de sa couleur, je suis heureux. »

La Grande-Bretagne a arraché l’argent, malgré les avatars de Matthew Sampson dans les combinaisons avec Médoc de Toxandria et les facéties d’Hello Folie, double sans-faute malgré tout sous la selle du génial Scott Brash. L’Allemagne se contente du bronze, mais sur son spectaculaire United Touch S Richard Vogel garde les commandes de l’individuel, devant Scott Brash et Steve Guerdat.

Au final, même un triple sans-faute aujourd’hui de la part des Irlandais, 4^es, ou des Suisses, 5^es, n’aurait suffit à dépasser l’Allemagne. De quoi atténuer un peu les regrets de ces deux nations, qui devancent tout de même les Pays-Bas, 6^es, la France, redescendue au 7^e rang à cause de l’inexpérience de ses troupes ou de la fatigue (Nikka vd Bisschop), la Suède et l’Italie (à 3 !), 8^es ex æquo.

Trois Suisses dimanche, et avec des chances !

Comme mercredi et jeudi et comme à St-Gall, Steve Guerdat et Nadja Peter Steiner ont signé des tours parfaits. Et les deux autres, la cadette Géraldine Straumann, valeureuse pour ses 20 ans, et Martin Fuchs, n’ont fait qu’une barre, sur un parcours de Santiago Varela plus technique et sélectif que les jours précédents. Pour un podium, il aurait fallu une faute de moins hier et une de moins, donc aucune, aujourd’hui. Ou alors que les sans-faute de Janika Sprunger, notre brillante cinquième, individuelle ici, soient pris en compte. Le podium était donc à la fois proche et lointain…

Peter van der Waaij, le chef de cette équipe inédite et soudée, voulait voir le verre à moitié plein, en soulignant que la Suisse était assez proche des meilleurs et placée devant de bonnes nations. C’est un peu mieux qu’en 2023 à Milan (6^e, avec un score plus lourd), mais ça y ressemble...

Et à Milan, Steve Guerdat, le futur champion d’Europe, était seul à se qualifier pour le dimanche, tandis qu’ici on retrouvera à la fois le Jurassien, épatant 3^e après 3 jours – il est remonté chaque jour d’un rang avec Albführen’s Iashin Sitte ! –, et deux dames, Nadja Peter Steiner, 6^e sur Mila avec qui elle fait vraiment la paire, et Janika Sprunger, épatante 9^e avec une Orélie des grands jours. De quoi rêver à un podium ?

Alban Poudret

Steve Guerdat : « Par équipe, c’est assez frustrant, car on a trois Suisses parmi les 9 premiers individuels et on n’est pas sur le podium, mais c’est le sport. Pour ma part, je suis très content, Iashin saute très bien et je suis hyper fier de lui. Ce sera compliqué dimanche, mais on va tout donner et je suis déjà hyper content de ce qu’il a fait ici. J’ai l’impression d’avoir réussi notre premier championnat ensemble, mais il reste deux gros parcours dimanche. Je suis sûr qu’il va se battre pour moi. »

Nadja Peter Steiner : « Mila a été géniale, je n’ai plus de mots à force. Aligner trois parcours sans faute pour l'équipe, c'était un soulagement énorme et une émotion incroyable. Le parcours du jour était bien construit, très technique. A partir de maintenant, c’est du bonus, on va faire le mieux possible dimanche. »

Géraldine Straumann : « Un sans-faute, ça aurait été mieux, on en avait impérativement besoin, mais je suis contente de Long John Silver et de notre parcours. Le tour était très délicat et le temps était très court pour moi. On a bien fini notre premier grand championnat. »

Martin Fuchs : « Conner Jei s’est décalé sur la gauche et j’étais un peu près du vertical no 4. Je ne voulais pas faire une foulée de moins. On s’est repris par rapport à hier, mais seuls les sans-faute comptent. Je vais monter le Grand Prix 3* demain et rester soutenir mes coéquipiers dimanche. »

Janika Sprunger (individuelle) : « Orelie a fait un parcours magnifique. Le parcours était plus difficile, mais il y avait des options, on pouvait faire 6 ou 7 avant le triple en fonction de son cheval, ailleurs aussi, une de plus, une de moins, c’était très bien conçu. Je suis contente de refaire un championnat et de le faire bien. »

Peter van der Waaij, chef d’équipe : « Nous nous sommes vraiment battus ensemble. Ce top 5 est un peu amer aujourd'hui, mais je pense que nous avons montré quelques très bonnes choses, même si nous avons eu quelques moments décevants. Nous avons trois cavaliers en finale individuelle, et en bonne position, c’est positif. »

A.P. & E.O.