Forum sportif de la FEI : l’endurance doit se réformer, mais elle devrait rester dans le giron

En fin de journée, lors de la petite conférence de presse finale qui suivait les huit heures de débats consacrés à l’endurance, ce mardi à Lausanne, à l’occasion du 8eForum sportif de la FEI, Ingmar le président de la Fédération équestre internationale (FEI) a clairement répondu à notre question « Quelle est la discipline la plus menacée de quitter la FEI, le reining ou l’endurance ? »

« Certainement pas l’endurance, car nous sommes la seule instance dirigeante de cette discipline au monde, nous avons donc vraiment une responsabilité, et même si certains nous suggèrent cela, je ne peux pas l’accepter. Ce ne serait pas une solution, nous devons faire face à cette situation, réparer ce qui doit l’être, mais l’endurance va rester ». En revanche, le reining, qui ne compte que 250 pratiquants à la FEI pourrait quitter le bateau (lire notre papier de hier).

Un catalogue de propositions

Les débats sur l’avenir de l’endurance ont été nourris et la Commission temporaire a fait un immense travail, proposant 16 mesures importantes, pour la plupart acceptés par la majorité de la salle. Il s’agit de lutter contre le dopage, la cruauté et la corruption de certains officiels (15 autres mesures vont être prises sur ce sujet-là).

Conscients des dangers et sensibles au bien-être du cheval, les Européens n’ont toutefois pas toujours fait front commun, notamment sur la vitesse autorisée pour les jeunes chevaux, la technicité des parcours, l’élimination à 64 pulsations, ou pour la limitation du poids obligatoire (de 75 à 70 kg). Le nouveau système de qualification sera sans doute réexaminé.  Ne faudrait-il pas aussi un brevet ou une licence pour le cavalier qui débute?

Cultures et visions différentes

Curieusement, ce sont les représentants des Emirats qui les premiers ont parlé de méfiance à leur égard : « Vous ne tenez absolument pas compte de nos débats, du Forum tenu l’an passé à Dubaï, de nos propositions. Vous voulez exiger plus de qualifications et en même temps rallonger les périodes de pause entre les épreuves, c’est exagéré. Et pourquoi punir les propriétaires de chevaux, alors que nous soutenons beaucoup l’endurance, c’est un grand cycle économique. »  Sönke Lauterbach, pour l’Allemagne, pense, au contraire, qu’on a « trop longtemps privilégié les aspects économiques et l’argent des sponsors. » Idem pour le Belge Pierre Arnould, a été très incisif : nous reviendrons sur ses questions dans Le Cavalier Romand.

Sabrina Ibanez, la Secrétaire générale de la FEI, qui avait rappelé les grandes dates de l’endurance (introduction en 1982) et la longue liste de déboires et de commissions, a présenté des excuses aux cavaliers et à tous ceux qui ont eu à subir l’annulation des Mondiaux de Tryon, à la demande de Jaume Punti Dachs : « On s’était déjà excusé lors de l’Assemblée générale à Bahrein, mais je le refais devant vous. On a fait des erreurs et on s’excuse. » Réparation a été faite auprès des fédérations, libres ensuite de dédommager leurs cavaliers ou de rembourser leurs propres frais de voyage. Mais, aux dernières nouvelles, il ne s'agit que de 1'000 fr. par paire, pas de quoi rembourser 10% des coûts.

Alban Poudret