Forum sportif FEI Le Forum sportif de la FEI est cette année sur le net

Forum sportif de la FEI sur les conditions difficiles de Tokyo et les changements de règlement en saut

Covid-19, accréditations limitées, quarantaine, chaleur, humidité, on a traité de tout ce qui attend cavaliers et chevaux d’ici aux JO au Forum de la Fédération équestre internationale. Et de nouveaux règlements plus ou moins convaincants en saut d’obstacles…

Pas de Forum sportif de la FEI à Lausanne-Ouchy ce printemps non plus, Covid oblige, mais un forum on-line réduit, sans véritable débat, sinon quelques brèves interventions, pas toujours suivies de réponses. Les rencontres, les échanges d’idées et d’opinions, c’est pourtant ça le sel d’un Forum et, franchement, on a quitté la session 1, qui a duré 2 heures 30 et non 5h comme prévu, un peu frustré. C’était plus une séance d’information (JO) et de préparation aux changements (règlements de saut) qu’un échange.
Voici quelques points forts. Après les mots de bienvenue du président Ingmar De Vos et de la Secrétaire générale Sabrina Ibanez, qui ont lancé le 100e anniversaire de la FEI par une vidéo retraçant les sports équestres aux JO, Tim Hadaway, le directeur des opérations olympiques, a parlé des luxueuses installations faites pour le cheval à Tokyo (écuries climatisées, une piste de 80 x 100 m., des paddocks et une nouvelle piste d’entraînement pour le cross alentours, le cross étant lui sur l’île de Sea Forest dans la baie de Tokyo). Mais aussi de la chaleur et de l’humidité, qui seront peut-être pénibles. 
Le cross a été raccourci, il devrait se dérouler tôt (dès 8h, en principe) et il y aura beaucoup d’aires de rafraîchissement et de ventilateurs. Cavaliers et athlètes devront se préparer à toutes ces conditions, Catherine Bollon et le Dr Göran Ackerström l’ont bien expliqué, vidéos à l’appui (on peut les revoir sur youtube). Et les contrôles anti-dopage seront importants, comme pour tout championnat.
Pour les chevaux européens et d’autres encore, la quarantaine se fera à Aix-la-Chapelle, avec départs en avion pour Tokyo depuis Liège, les 14 et 15 juillet pour les dresseurs.ses, les 19 et 20 pour les « complétistes », les 25 et 26 pour les spécialistes du saut.

Pas le droit de sortir !
Le Covid complique encore tout ce processus. Catrin Norinder, la manager du complet et du dossier olympique, a bien précisé que la FEI essayait d’obtenir du CIO deux accréditations pour les propriétaires de chevaux, mais pour l’heure c’est une seule ! Le flou aussi pour le transport, les repas, etc. Quentin Simonet (FRA) s’en inquiète : les taxis seront-ils tolérés pour eux ? Normalement pas les… 14 premiers jours. Et pour les grooms, tout est-il réglé ? Autre question : un groom malade disqualifiera-t-il son équipe, son entourage ? Pas simple ! A ce propos, la FEI a eu la bonne idée de créer un statut pour les grooms : rendez-vous demain mercredi dès 12h sur youtube !
Pour les athlètes, ce ne sera pas drôle non plus au Japon : deux tests PCR avant de s’envoler, un test salivaire chaque jour là-bas, puis dès le cinquième jour un tous les quatre jours. Pas le droit d’aller courir ou faire du vélo, encore moins de faire une balade ou du shopping, seul le trajet logement-stade est autorisé et on est localisé sur google-map. Et pas question d’aller voir d’autres sportifs ou un autre sport ! Ces Jeux-là ne seront pas la réunion de la jeunesse du monde entier, c’est le moins que l’on puisse dire.
On sait que les nouveaux formats (trois couples par équipe, l’individuel avant le par équipe en saut, etc.) déplaisent à beaucoup de cavaliers. On a reçu des précisions sur les changements de couples (réservistes) possibles : 2 heures avant la première épreuve dans chaque discipline et à nouveau avant l’épreuve par équipe en saut. Pour le complet, on pourra changer après le cross, mais ça coûtera 20 pts de pénalité supplémentaires. 

Robert Ridland a fait mouche !
La seconde partie était réservée aux nouveaux règlements de saut d’obstacles pour 2022 (demain, ce sera la voltige et l’attelage !), en consultation auprès des fédérations nationales et des athlètes à partir du 12 juillet. Stephan Ellenbrusch, le président de la Commission, et Marco Fuste, le nouveau manager du saut, ont présenté certains changements proposés. 1 pt de pénalité par seconde de temps dépassé, comme au barrage, ce sera effectivement plus clair et fair pour tous (si le temps est bien calculé). 
En cas d’annulation d’un concours après les engagements définitifs, les inscriptions des cavaliers resteront à l’organisateur, par solidarité. Le transport d’un cheval, même en avion, sera aussi pour le cavalier. Faudra-t-il un certificat d’aptitude (de « capabilité » !) pour les cavaliers (ières) en 5* ? Oui, mais les critères sont encore en discussion. Un seul cheval par cavalier dans un GP 4* ou 5* ? Logique ! Aux Européens de la relève, le cinquième cavalier pourra sauter, il était trop frustrant de le voir assis une semaine dans les tribunes. 
Plus controversées, les mesures suivantes. Le tirage au sort pur et simple pour un Grand Prix, sans deux ou trois groupes en fonction des rankings, peut être acceptable. Mais prendre l’inverse du classement du « meilleur cavalier » est discutable, car souvent une petite au chrono ou les Six-Barres comptent presqu’autant qu’une grosse épreuve. Or certains cavaliers n’ont que le Grand Prix en tête. Robert Ridland, le chef d’équipe américain, trouve ça contre-productif pour les cavaliers, le public et les médias : « Les meilleurs à la fin, c’est mieux pour tout le monde ! »
Inviter au concours les médaillés olympiques et mondiaux (4 ans pour l’or, 2 ans pour l’argent, un an pour le bronze), ça passe. Mais, en revanche, ne plus qualifier pour un GP les médaillés continentaux pour un Grand Prix 5, ça ne passe pas, même s'il y avait peut-être trop de pré-qualifiés (vainqueurs de GP, champion national, etc.). Robert Ridland encore : « On perd au moins un mois avec un cheval quand on va aux Jeux Panaméricains ou aux Européens, c’est un sacrifice, Toronto et Lima ont été de beaux Jeux, mais on a déjà du mal à convaincre les cavaliers. Ça va dévaloriser les championnats continentaux, c’est dommage », a précisé en substance Robert Ridland.
Et départager les ex æquo dans les Coupes des Nations, en additionnant les chronos des trois meilleurs, une vraie bonne idée ? Ecoutons encore Robert Ridland : « Dans une Coupe, le but c’est d’être sans faute et dans le temps, ce n’est pas le chrono, on ne monte pas ça comme une épreuve de vitesse. Ce sera un coup de chance d’être devant, mieux vaut laisser deux équipes 4es ex æquo ! ». Il a pourtant les cavaliers les plus rapides, mais défend le sport !
Même à 6h du matin - pour lui, en Californie, et tout juste de retour de Rome ! -, Robert Ridland était en forme et convaincant. Il n’a hélas pas eu droit à une réponse, sinon que l’on en rediscutera à partir du 12 juillet… Le boss américain était un peu seul, mais il aura au moins mis un peu d’ambiance.
Alban Poudret


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