JO de Rio: les Français sautent sur la première marche du podium, quarante ans après Montréal! Les Suisses 6es et dans un dilemme…

Triomphe pour les cavaliers tricolores et leur (sacré!) chef, Philippe Guerdat. Les quatre Suisses sont qualifiés pour vendredi et à égalité avec 9 pts. Décision demain vers 11h.

Rio 2016: la France en or Rio 2016: la France en or, avec Roger-Yves Bost, Pénélope Leprévost, Kevin Staut et Philippe Rozier

« Dans la panade » en arrivant ici à Rio, avec la blessure de Ryan des Hayettes Hermès (après la méforme d’Orient Express, qui a depuis gagné le GP de La Corogne), les coliques de Flora de Mariposa (Philippe Guerdat a passé une nuit aux écuries avec Pénélope Leprévost et Kevin Staut!) et encore la chute de Pénélope le surlendemain, 5es hier, les Français ont aligné sans-faute et parcours à un point - plus de 60% des finalistes par équipe ont concédé du temps - ce mercredi pour se hisser sur la première marche du podium olympique. 
40 ans pile après l’exploit des quatre mousquetaires de Jean d’Orgeix à Montréal, c’est le quatuor mené de main de maître par Philippe Guerdat depuis quatre ans, suite à la débâcle de Londres, a triomphé ici et c’est la seconde médaille d’or collective de l’histoire en saut pour les Tricolores! C’est dire la portée de l’exploit de Roger-Yves Bost, qui a assuré le parcours décisif à 1 pt, Kevin Staut, épatant avec Rêveur de Hurtebise, et Philippe Rozier, réserviste promu, hyper motivé et conquérant (comme son père Marcel il y a quarante ans), et Pénélope Leprévost, qui n’a même pas eu à repartir. Et de leur capitaine jurassien !
Il y a eu barrage pour le bronze entre les Allemands, 3es, et les Canadiens, 4es. Les Américains, à trois suite au forfait de Beezie Madden (atteinte tendineuse pour Cortes), ont pu obtenir l’argent, tandis que les Brésiliens, 5es, et les Néerlandais, 7es ex aequo, ne réussissaient pas à tenir la tête de la veille à trois cavaliers seulement. 

A trois ? Une aberration !
Aurait-on eu trois équipes « forfait » si la nouvelle règle voulue par la FEI était déjà en vigueur (plus de résultat biffé!) ? Des réservistes se seraient-ils élancé sur ce difficile parcours sans préparation en crescendo ? Comme l’a souligné Ludger Beerbaum, en écho aux autres cavaliers, la FEI devra revoir ses plans: « Il est exclu de réduire les équipes à trois, ça fausserait tout », a souligné l’Allemand. Nous reviendrons sur tout cela, et notamment sur l’exploit des Français et les confidences de leur chef dans Le Cavalier Romand « spécial JO » de septembre.

Quel Suisse dans les tribunes vendredi ?
Les Suisses avaient fait de cette finale par équipe un grand objectif et ils visaient une médaille. Les résultats leur donnent raison, même s’ils ne sont « que » 6es (c’est déjà fort honorable!). En effet, ce mercredi, sur un parcours nettement plus sélectif, ils ont tenu la dragée haute aux meilleurs et auraient décroché le bronze, s’ils n’avaient pas comptabilisé 8 pts la veille. Cela ne faisait que raviver leurs regrets. 
Ce qui est sûr, c’est qu’Ils méritent la médaille… de l’homogénéité, puisque ils sont tous quatre qualifiés pour l’individuel - seuls les Allemands peuvent en dire autant et Ludger Beerbaum devra en principe suivre la finale des tribunes - et ont bouclé les trois tours avec un total identique de 9 pts ! Tous les quatre à 9 pts et donc le chef d’équipe ou tout le team qui doit faire un choix, le CIO n’autorisant que trois finalistes dans tous les sports.
Pour Steve Guerdat, la pression était double en entrant en piste, il pouvait encore croire à des mini-chances de médaille et devait aussi penser à sa propre qualification. « Je savais que je n’avais pas droit à plus d’un point de temps si je voulais participer à l’individuel, il y avait de la pression, mais Nino sautait vraiment bien », dira le Jurassien après son tour à… 1 pt ! Il était à quelques centièmes du sans-faute, mais pouvait surtout se réjouir de ne pas avoir fait de barre. 
Le champion olympique pourra défendre son titre, Andy Kistler l’a confirmé et c’est logique, mais pour les trois autres, c’est la bouteille à l’encre! Chacun a ses arguments : « On en discutera ensemble jeudi matin, après l’entraînement et l’examen des chevaux », a dit Andy Kistler. Alors choix mûrement réfléchi « en famille » ou tirage au sort dans un chapeau ? Franchement, ce n’est pas simple!
Alban Poudret


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